Surdité : « Un handicap qui ne se voit pas » … Le handicap oublié ?

Bretagne. Des malentendants visitaient, hier, le Flore et la Cité de la voile, équipés pour être accessibles. Ce n’est pas le cas partout.

« Pour de nombreuses personnes sourdes ou malentendantes, suivre une visite guidée de monument ou de musée, comprendre les films projetés ou les animations sonores relèvent vite de la mission impossible. Sans accessibilité adaptée, ces personnes ont le choix entre suivre le mouvement sans rien comprendre ou s’abstenir de la visite. » Jeanne Guigo, vice-présidente de l’association Oreille et Vie, sait de quoi elle parle. Elle est devenue sourde et vit appareillée.

Le théâtre ? « On n’y va pas. » Le cinéma ? « À Lorient, on a le droit à un film en français sous-titré par mois. » « On attend les sorties en DVD », souffle Isabelle Vallée, malentendante.

« Dernière roue de la charrette »

Elles se sentent oubliées. « Nous sommes dans plusieurs commissions d’accessibilité et on se rend compte que la surdité est la dernière roue de la charrette. On pense aux fauteuils roulants, aux malvoyants La déficience auditive est un handicap qui ne se voit pas. En 10 ans, il y a eu du progrès. C’est inscrit dans les textes : l’information destinée au public doit être diffusée par des moyens adaptés aux différents handicaps dans les établissements recevant du public. Mais il y a encore du boulot ! »

Certains responsables de musée s’efforcent d’équiper leur établissement. C’est le cas du sous-marin Flore et de la Cité de la voile. Oreille et vie proposait, hier, à ses adhérents qui peuvent comprendre la parole de visiter ces deux musées. Ils étaient une dizaine venus de Vannes, Pontivy, Lorient…

Le guide, Nicolas, a proposé dès l’entrée les équipements disponibles, audiophone relié à une boucle magnétique ou à un casque, ou documentation « si c’est fatigant au niveau de l’écoute. » La boucle magnétique permet de transmettre par induction magnétique le son qui sort d’un micro ou d’une sonorisation aux personnes appareillées, sans subir les interférences des bruits environnants. Le petit groupe a ainsi pu plonger au coeur du sous-marin.

Source OUEST FRANCE.

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