Solidarité. Les commerces vannetais ne sont pas adaptés aux handicaps…

La délégation morbihannaise de l’Association des paralysés de France a déambulé durant trois heures dans le centre-ville de Vannes, mercredi 10 octobre.

Leur objectif ? Rencontrer les commerçants pour échanger avec eux sur l’accessibilité de leurs commerces aux personnes à mobilité réduite.

L’association a distribué bons et mauvais points.

« On ne veut pas du « on va essayer », mais bien du « on va faire » » . Mercredi 10 octobre, dans l’après-midi, Cécile Cottebrune, directrice territoriale de l’Association des paralysés de France (APF), et Jean-Pierre Rommens, responsable Bretagne, distribuent les bons et les mauvais points dans le centre-ville de Vannes.

Trois heures de déambulation

Afin de vérifier que les commerçants vannetais ont bien rendu leurs boutiques accessibles aux personnes en fauteuil, l’APF a lancé « Accéder7exister » . Une déambulation de trois heures dans le cœur de Vannes, pour découvrir « quels commerces ne jouent pas le jeu. »

« Depuis le 26 septembre, tout établissement recevant du public de 5e catégorie, c’est-à-dire tous les établissements qui touchent le quotidien, comme les commerçants, doivent être accessibles aux personnes à mobilité réduite » , expliquent les deux membres de l’association.

« Pas là pour menacer »

Une dizaine de personnes se sont retrouvées sur le port, à 14 h, dont une moitié de personnes en fauteuils. Le petit groupe était armé de silhouettes vertes, orange et rouges devant indiquer aux commerçants si leur boutique rentrait dans les clous de l’accessibilité, ou non.

« Nous ne sommes pas là pour menacer, mais pour être sûrs que les commerçants connaissent leurs devoirs » , explique Jean-Pierre Rommens.

«Frein à la clientèle»

Premier commerce, premiers commentaires. « Vous avez une sonnette, c’est bien, mais elle est cachée par un panneau » , observe Cécile Cottebrune. Les membres de l’association remarquent tout. Le pas-de-porte de la boulangerie est surélevé d’une quinzaine de centimètres. La commerçante amène alors une rampe de bois, devant permettre à un fauteuil d’accéder à la boutique.

« Votre rampe n’est pas à la bonne hauteur, c’est difficile pour un fauteuil de rentrer » , signale Jean-Pierre Rommens à la commerçante, qui semble déboussolée.

L'association est venue à la rencontre des commerçants vannetais.
L’association est venue à la rencontre des commerçants vannetais. | OUEST-FRANCE

« Vous avez raison, mais ce n’est pas forcément pratique, cela peut-être un frein pour la clientèle », estime la commerçante. « Au contraire, vous perdez de la clientèle » , rétorque Jean-Pierre Rommens. Il lance avant de partir : « on vous met l’orange, ce n’est pas parfait, mais il y a des efforts réalisés. »

Amendes de 200 000 €

Le petit groupe enchaîne les commerces, distillant conseils et recommandations. Rue Saint-Vincent, un boulanger se fait alpaguer par Cécile Cottebrune : « Si vous n’êtes pas aux normes, cela peut aller jusqu’à 200 000 € d’amende… » « Je suis en train de faire les démarches en ce sens » , lui répond le gérant. « Ce n’est même pas une question d’argent, mais de citoyenneté. »

Quand certains commerçants réclament du temps pour se mettre aux normes, Cécile Cottebrune et Jean-Pierre Rommens frémissent. « Depuis 1975, l’accessibilité est dans la loi. Aujourd’hui, ce n’est plus incitatif, mais bien obligatoire. Le temps a largement été donné. » Seule une dérogation financière ou technique autorise désormais les établissements de cinquième catégorie à ne pas être, pour le moment, aux normes.

Bilan « mitigé »

Après trois heures de déambulation et 24 commerces visités, sous une pluie parfois dense, le bilan est « mitigé » . « Les commerçants indépendants jouent globalement le jeu. Au contraire, les grosses enseignes sont de mauvaise volonté. C’est une grosse déception » , regrette Cécile Cottebrune.

L’association présentera bientôt les photos de boutiques visitées accompagnées des silhouettes de couleur à la municipalité. Mercredi 17 octobre, l’association réitérera sa démarche. À Lorient, cette fois.

Source OUEST FRANCE.

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