Seniors : boire trop d’eau expose à des troubles neurologiques…

En période de fortes chaleurs, les personnes âgées sont particulièrement sujettes à l’hyponatrémie, un déséquilibre qui se traduit par un excès d’eau dans les cellules et qui peut provoquer des troubles neurologiques.

Seniors : boire trop d’eau expose à des troubles neurologiques

Boire beaucoup d’eau, éviter les efforts physiques, rester au frais… En période de canicule, personne ne peut passer à côté de ces conseils, qui semblent d’ailleurs plutôt bien assimilés par les Français. Peut-être même un peu trop. Selon la ministre de la Santé Agnès Buzyn, un quart des personnes âgées admises aux urgences pendant la vague de chaleur qui a envahi la France ces derniers jours présentaient une hyponatrémie. Ce trouble, lié à un taux de sodium dans l’organisme trop faible, peut se produire si l’on boit plus de 3 ou 4 litres d’eau par jour. Avec à la clé un risque de confusion mentale qui peut perdurer.

Pour que notre organisme fonctionne correctement, l’eau, qui représente environ 60% du poids du corps (environ 50% chez les personnes âgées) doit se répartir de la façon suivante: les deux-tiers doivent se trouver à l’intérieur de nos cellules et un tiers doit être à l’extérieur, c’est-à-dire dans le sang et le liquide interstitiel, qui remplit l’espace entre les cellules et les vaisseaux sanguins.

Un équilibre subtil

Cet équilibre est dépendant de la quantité de sodium (sel) dans le plasma sanguin (liquide du sang dans lequel les cellules sanguines sont en suspension). C’est lui qui assure la régulation du passage de l’eau du sang vers les cellules. Lorsque l’on boit trop d’eau, la quantité de sodium va être diluée, et donc va diminuer: c’est l’hyponatrémie. Pour faire augmenter le taux de sodium, une partie de l’eau va passer du compartiment extracellulaire jusqu’à l’intérieur des cellules, ce qui va provoquer leur hyperhydratation.

Ce déséquilibre est susceptible d’entraîner des problèmes neurologiques car les cellules ne peuvent plus fonctionner correctement. «Les cellules les plus fragiles sont celles du système nerveux», explique le Pr Éric Pautas, gériatre à l’hôpital Charles Foix à Ivry-sur-Seine (APHP). Une somnolence, des troubles de la vigilance, et une confusion peuvent alors survenir et aboutir à des chutes et des fractures. «C’est encore plus vrai chez les personnes âgées qui sont fragiles, et chez celles souffrant déjà de démence», souligne-t-il. L’hospitalisation est souvent nécessaire et peut durer une dizaine de jours.

Source LE FIGARO.

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