Semaine européenne du handicap : à Limoges, des entreprises s’engagent…

Une meilleure visibilité aux personnes en situation de handicap, pour une meilleure insertion sur le marché de l’emploi.

C’est l’objectif de la Semaine Européenne pour l’emploi des personnes handicapées.

A Limoges, des entreprises déploient des dispositifs d’accompagnements. 

Alors que le taux de chômage est deux fois plus important chez les personnes en situation de handicap en France, des entreprises limougeaudes mettent en place des dispositifs pour remédier à ces inégalités - Image d'illustration.

 

Alors que le taux de chômage est deux fois plus important chez les personnes en situation de handicap en France, des entreprises limougeaudes mettent en place des dispositifs pour remédier à ces inégalités. C’est le cas de Eveha, bureau d’études archéologique situé dans la zone nord industrielle. L’entreprise de 50 salariés, compte à son actif huit travailleurs en situation de handicap.

Comme chaque année, une conférence de sensibilisation à ces questions était organisée auprès des employés et ce mercredi 17 novembre, le thème portait sur les troubles cognitifs et psychiques.

Des handicaps invisibles

Une conférence était animée par deux psychiatre, ouverte à tous les salariés, elle avait pour but de « sensibiliser chacun, qu’il soit en situation handicap ou non à ces problématiques. Cela permet notamment d’amener des personnes dont les pathologies ne sont pas encore identifiées au sein de l’entreprise à se faire reconnaître en tant que telles et se faire accompagner dans leur carrière professionnelle », souligne Natacha Lavergne, référente handicap au sein de l’entreprise. Si l’imaginaire collectif associe souvent la notion de handicap à une invalidité physique, Eveha tenait cette année à mettre en lumière les troubles invisibles.

« Ca ne m’empêchait pas de vivre mais ça me faisait perdre confiance en moi »

Une démarche saluée par Sandrine, employée chez Eveha depuis 2015. Pour cette archéologue, le chemin avant de déceler son handicap a été « un véritable parcours du combattant. Ça ne m’empêchait pas de vivre mais ça me faisait perdre confiance en moi. » Titulaire d’un bac+8, c’est à 35 ans seulement qu’elle se découvert une dysorthographie, une dyspraxie et un trouble déficit de l’attention. « Nous vivons dans une société régie par l’écrit, quand quelqu’un écrit un mail avec des fautes, on pense immédiatement à de la négligence. J’en ai souffert pendant des années. Je me faisais relire par ma mère. »  

Rongée par la honte et le manque d’informations sur le sujet, Sandrine se retrouve à travailler soirs et week-ends pour « compenser« .  Jusqu’en 2019, où un burn-out, lui impose un arrêt de travail. « C’est au moment où j’ai pété les plombs que je me suis dit que je devais entamer des démarches pour comprendre mon cerveau. »

Des dispositifs mis en place par Eveha

A l’instar de Sandrine, d’autres employés soulignent la difficulté de la prise de conscience de leurs handicaps. « Devoir cocher des cases et s’apercevoir que notre trouble est peut-être plus grave que ce que l’on imaginait, c’est une claque », raconte Karine, employée souffrant d’une allergie sévère aux métaux.

Depuis son diagnostic, Sandrine peut bénéficier désormais d’un accompagnement adapté chez Eveha. _ »On est en train d’estimer s’il est possible de prendre en charge le temps que je vais dépasser en raison de cette difficulté à écrire. Mais ça avance ».  _A cet effet, deux collègues volontaires, ont un temps alloué à la relecture de son travail, et un ordinateur avec un logiciel de dictée vocale devrait être mis à sa disposition très prochainement.

Source FRANCE BLEU.

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