Scandale Orpea: ouverture d’une enquête après le signalement du gouvernement…

Le gestionnaire d’Ehpad privés est soupçonné de maltraitance institutionnelle et de détournements de fonds publics.

Le groupe privé Orpea, gestionnaire d'Ehpad, est soupçonné de maltraitance institutionnelle et de détournements de fonds publics, a indiqué jeudi le parquet de Nanterre.

Après le scandale qui a suivi la sortie du livre de Victor Castanet, Les Fossoyeurs, c’est une nouvelle étape importante dans l’affaire Orpea. Jeudi, le parquet de Nanterre a indiqué avoir ouvert une enquête sur le groupe privé gestionnaire d’Ehpad, soupçonné de maltraitance institutionnelle et de détournements de fonds publics. Elle fait suite au signalement du gouvernement, le 28 mars dernier.

L’État avait saisi la justice à la lumière de la double enquête administrative et financière accablante sur les pratiques du groupe qui avait confirmé des « dysfonctionnements graves » dans la gestion du groupe.

« C’est une excellente nouvelle. Le gouvernement a fait son boulot et le parquet aussi. À la sortie du livre, nous n’étions pas du tout certains de son impact. Certains craignaient qu’il ne serve à rien. Les faits démontrent le contraire. C’est une histoire incroyable et j’espère qu’elle servira à changer le système de tous les Ehpad et de la prise en charge des personnes âgées en France », réagit Laurent Garcia, témoin privilégié de l’enquête Les Fossoyeurs et ancien soignant chez Orpea.

Cette enquête judiciaire ouverte par le parquet s’ajoute à des investigations menées depuis février à la suite d’une plainte pour «faux et usage de faux, et infraction à la législation sur le travail en recourant abusivement à des contrats à durée déterminée ». Elle portera également sur une partie des plaintes de familles de résidents déposées début avril par Me Saldmann.

« Un premier tri a été effectué et un peu plus de la moitié des cinquante plaintes déposées a été jointe au volet “maltraitance institutionnelle” de l’enquête », précise le parquet de Nanterre au Figaro. La question de confier le dossier au pôle santé publique du parquet de Paris s’est posée, mais le choix a finalement été fait de tout centraliser au parquet de Nanterre en raison de la situation du siège d’Orpea à Puteaux (Hauts-de-Seine) et de la présence d’un volet économique et financier dans cette affaire.

Coup d’accélérateur

Alors que les plaintes déposées visent des Ehpad éparpillés sur le territoire, la question est également de savoir si les faits dénoncés relèvent d’une « politique de groupe » ou de pratiques locales. «Différents niveaux de responsabilités sont possibles », précise le parquet de Nanterre. L’enquête a été confiée aux gendarmes de la section de recherches de Versailles. L’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp) a également été saisi. Des investigations pourront être menées sur tout le territoire via des brigades locales.

Alors que les plaintes contre les Ehpad peinaient jusqu’à présent à aboutir, les proches de résidents qui dénoncent des situations de maltraitance espèrent à présent un coup d’accélérateur de la justice. « Et apparemment, Orpea commence à faire le ménage dans ses directeurs, ajoute Laurent Garcia. La question est de savoir ce que va devenir ce groupe. Je me demande pourquoi il n’a pas encore été mis sous tutelle, a minima le temps de l’enquête. »

Du côté d’Orpea, les nuages s’accumulent. Cette semaine, les premières conclusions intermédiaires de la « mission d’évaluation indépendante », menée par les cabinets d’audit Grant Thornton et Alvarez & Marsal, ont confirmé les accusations de détournement d’argent public du groupe sur la période 2019-2021 et des problèmes de « contractualisation de CDD ». Le rapport définitif est attendu d’ici fin juin.

Source LE FIGARO.

 

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