Saint-Thibault : Nikolas Cantayre défie son handicap et décroche sa ceinture noire en judo…

C’était un moment de consécration quand Nikolas Cantayre, trisomique, a reçu sa ceinture noire de judo à Saint-Thibault, entouré de tous ses proches. Elle manquait à son palmarès.

Dans le judo, Nikolas Cantayre a trouvé comme une deuxième famille et une passion. Vendredi 24 septembre, il a décroché sa ceinture noire.

 

Le judo n’est pas un sport recommandé pour les personnes atteintes de trisomie 21. Mais ça n’a pas arrêté Nikolas Cantayre, qui en a fait sa passion. A 32 ans, Nikolas est un judoka de talent, médaillé au niveau national en sport adapté.

Vendredi 24 septembre 2021, il a reçu sa ceinture noire, au gymnase de Saint-Thibault, où il s’entraîne depuis trois ans. Il était entouré de tous ses proches et camarades de tatamis ; la conseillère départementale vice-présidente des sports, Bouchra Fenzar, et du conseiller municipal chargé des sports, Philippe Piocelle, étaient présents.

« Depuis trois ans, Nikolas n’a que ça en tête, avoir sa ceinture noire »

D’un côté, il y a Laurent Burin, son entraîneur actuel. De l’autre, Serge, son ex-entraîneur aujourd’hui retraité mais ami et toujours très présent dans la vie de Nikolas. Mais c’est Ugo, un des élèves du cours qui lui a remis sa ceinture.

Nikolas a reçu sa ceinture noire de l'un de ses partenaires, Ugo, qui l'a beaucoup soutenu.

« Depuis trois ans, il n’a que ça en tête, avoir sa ceinture noire. A Saint-Thibault, il est très bien entouré. Ugo l’a beaucoup aidé, il venait une demi-heure avant les cours. Nikolas est un garçon qui peut tout faire, mais il lui faut plus de temps… Lui répéter les choses, être patient », explique Chantal, sa maman qui était elle-même professeur d’EPS. « À travers le sport, il apprend beaucoup de choses, la géographie, les institutions… »

Car Nikolas est porteur de la trisomie 21. Ce qui le différencie des autres, c’est une particularité génomique. Au lieu de deux chromosomes 21, il en a trois.

Dans son judo, il s’exprime comme les autres. Le jour de l’examen, les valides étaient impressionnés.

Marie Bartoluzzi, présidente du club de judo

« Moi aussi, j’ai une ceinture noire comme toi », commente la star de la soirée.

Nikolas a été intégré au cours des adultes valides. Tous l'ont bien accueilli et l'ambiance était à la fête pour sa ceinture noire.

Un judoka de talent, plusieurs fois médaillé en sport adapté

« Je fais beaucoup de judo », souligne Nikolas. Voilà presque 20 ans qu’il s’y est mis, d’abord à Champs, puis à Claye-Souilly, avant d’arriver à Saint-Thibault. « Je suis très fier », glisse-t-il tout sourire après la remise, entouré de ses camarades, professeurs ainsi que sa sœur, son mari et leurs enfants, également présents pour l’occasion.

Serge, son entraîneur des débuts, est très ému. Après 25 ans dans le handisport, il est aussi très fier du parcours de Nikolas :

Il a été champion de France, vice-champion, à chaque participation, il a fait un podium…. Il a toujours brillé parce qu’il est déterminé, volontaire et bien entouré.

Serge, ancien professeur de Nikolas

À ses côtés, près du petit buffet improvisé, Nikolas acquiesce.

Ses deux entraineurs, Serge, à gauche et Laurent, à droite, ont salué son parcours et sa détermination.

Ouvrir le sport au handicap

Avec un tel palmarès, le club de judo de Saint-Thibault a décidé de ne pas le mettre en cours adapté quand il est arrivé il y a trois ans.

Il pouvait venir avec les valides et il s’est bien adapté, tout le monde l’a bien accueilli. C’est un exemple pour les enfants atteints de trisomie et aussi pour les parents qui n’osent pas parfois, mettre leur enfant au sport.

Laurent Burin, professeur de judo du club de Saint-Thibault, chargé des cours de sport adapté

Mais il y a aussi des difficultés d’accès : à chaque changement de club, Chantal, la maman de Nikolas, explique que cela n’a pas toujours été facile de trouver des clubs qui accueillent les personnes handicapées.

Serge confirme : « Il peut y avoir des réactions négatives, ce n’est pas encore évident alors que c’est tellement enrichissant pour tout le monde », raconte l’ancien enseignant, qui a amené jusqu’à la ceinture noire deux autres élèves, l’un malvoyant et l’autre handicapé physiquement après un accident de moto. Deux fiertés : « Tout est réalisable avec du travail, de l’encadrement bienveillant et de la volonté ».

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Source ACTU.

 

 

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