Rentrée scolaire, une cellule d’écoute pour rassurer les parents d’enfants handicapés…

Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, a visité, lundi 9 septembre, la nouvelle cellule d’écoute et de réponse du rectorat de Paris, censée « mieux accompagner les parents d’élèves handicapés ».

Rentrée scolaire, une cellule d’écoute pour rassurer les parents d’enfants handicapés

« Bonjour, je vous appelle car je me sens un peu perdue, je ne sais pas à qui m’adresser afin que ma fille qui entre en terminale obtienne une bourse, suis-je au bon endroit ? » Le seul coup de téléphone auquel aura répondu Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, lundi 9 septembre au matin, n’était pas adressé à la bonne administration.

« Mais notre rôle est d’écouter et d’accompagner tous les parents, nous devons être capables de rediriger n’importe qui vers le bon service », a rebondi la ministre, en visite à la nouvelle cellule d’écoute et de réponse du rectorat de Paris, dédiée à l’accompagnement des parents d’enfants handicapés.

Ouvert depuis le 24 juin, ce service d’aide aux parents a reçu jusqu’ici 241 appels, « avec une montée en puissance depuis la semaine dernière », précise Franck Peyrou, conseiller technique du recteur chargé de la mission handicap. Trois téléconseillères sont employées à temps plein et ont pour mission d’apporter une réponse « dans les 24 heures maximum ». « Beaucoup de parents ont du mal à comprendre les démarches administratives », explique l’une d’elles à Sophie Cluzel.

« L’ancien système n’était pas réellement efficace »

Pendant que la ministre écoutait les témoignages, les téléphones n’ont pas cessé de sonner. Ici, une maman inquiète. Son enfant entre en CP dans une nouvelle école dont la directrice croyait qu’elle n’aurait pas d’auxiliaire de vie scolaire (AVS) pour accueillir l’élève. « C’est un problème de communication, nous allons rappeler la directrice en question pour lui expliquer que si, un AVS est disponible pour cet élève dans son établissement », détaille la téléconseillère.

« Nous prenons le temps de rappeler des parents, nous ne mettons pas leur dossier de côté en prenant le risque de les oublier », précise-t-elle. « Certaines personnes sont même étonnées d’un tel accompagnement par un service qui fait partie de l’éducation nationale », ose Franck Peyrou.

Si ce type de cellule n’est pas nouveau, le principal changement vient du maillage territorial. Plus de 3 000 pôles inclusifs d’accompagnement localisés (dits « PIAL »), dont le rôle est de répartir et gérer les emplois du temps des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), sont actifs en cette rentrée.

Quant aux cellules d’écoute, elles sont désormais déployées dans chaque département plutôt qu’à l’échelle nationale. « Cela devient un service de proximité, car nous perdions du temps quand les conseillers connaissaient moins les contextes locaux, déplore la ministre. Par ailleurs cela désengorge les appels. À ce titre ce nouveau système est plus efficace. »

Toujours un manque de personnels aidants à Paris

Le nouveau système ne règle cependant pas l’un des problèmes majeurs, qui est la disponibilité des accompagnants. Une question qui se pose notamment dans l’académie de Paris. Celle-ci comptait 10 027 élèves en situation de handicap en 2018 pour 9 714 en 2017. « C’est un chiffre en constante augmentation », assure Gilles Pécout, recteur de l’académie de Paris et de la région d’Île-de-France.

En parallèle, le nombre de candidats au poste d’AVS ou d’AESH tend, lui, à la baisse. « Nous avons des critères aujourd’hui qui n’existaient pas avant, comme le fait d’avoir au moins le baccalauréat », justifie Franck Peyrou, qui pointe également la problématique des loyers parisiens, « trop élevés » pour des postes « qui ne sont pas sources de revenus importants ». L’idée d’une campagne nationale de communication autour de ces postes d’accompagnants a été évoquée pendant la visite, sans que rien de concret ne soit encore décidé.

Source LA CROIX.

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