Refoulée des Catacombes, une danseuse unijambiste s’insurge…

Roya Hosini, une break-danseuse unijambiste, s’est vu refuser l’entrée des Catacombes, à Paris, car elle se déplace avec des béquilles.

Un an plus tôt, c’est le personnel de la Tour Eiffel qui lui avait demandé de rebrousser chemin. Sur les réseaux sociaux, l’artiste appelle les attractions touristiques à être plus flexibles face aux personnes en situation de handicap.

Roya Hosini n’a qu’une jambe. Elle vit avec ce handicap depuis sa naissance et cela ne l’empêche pas de voyager, de faire de la break-dance, de monter sur scène… Pourtant, plus tôt dans le mois, le personnel des Catacombes a estimé qu’elle n’était pas en mesure de visiter l’ossuaire municipal de Paris.

Après avoir été refoulée « pour des raisons de sécurité », l’artiste australienne a poussé un coup de gueule sur les réseaux sociaux. Elle appelle les attractions touristiques à faire preuve de plus de flexibilité face au public handicapé.

1,5 km de long et des centaines de marches

Roya Hosini, qui se fait appeler « Roya The Destroya » sur scène, se déplace (et danse !) avec des béquilles, car elle ne supporte plus les prothèses. À l’entrée du site des Catacombes, le personnel lui explique que ce lieu historique n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite, ce que le site internet précise. La visite comprend un parcours long de 1,5 km et implique de descendre 130 marches et d’en monter 83.

Confrontée au refus du personnel, Roya Hosini assure qu’elle se sent capable de faire la visite, tente de les convaincre et demande à parler à la direction. En vain. « Vous pourriez glisser et tomber », la prévient une personne présente sur les lieux, dont elle n’est pas en mesure de préciser les fonctions.

« C’est comme si on laissait un aveugle piloter un avion, ce n’est pas prudent pour les autres visiteurs, entend-t-elle. J’ai été choquée qu’on puisse dire une chose pareille en 2018, ou le citer comme exemple pour m’interdire l’accès aux Catacombes. En plus, un aveugle a déjà piloté un avion ! », s’exclame la jeune femme.

Refoulée de la Tour Eiffel

Ce n’est pas la première fois que Roya Hosini est confrontée à un incident similaire. L’année dernière, elle n’a pas pu monter tout en haut de la Tour Eiffel, après avoir acheté son billet, fait la queue et passé les contrôles de sécurité, précise-t-elle. Là encore, le personnel lui a expliqué que sa situation de handicap pourrait poser problème en cas d’urgence : elle pourrait ralentir l’évacuation du site.

La jeune femme a donc dû faire demi-tour. « C’est dans ce genre de moment que je me sens plus handicapée que jamais », conclut-elle.

Cependant l’artiste insiste : elle n’est pas rancunière. Elle comprend que des mesures de sécurité soient mises en place dans les lieux publics qui brassent de nombreux visiteurs. Elle les trouve seulement trop rigides. « J’aimerais que ces règles soient ouvertes à la discussion, plus inclusives, pour les personnes qui, comme moi, se sentent capables de vivre ces expériences », explique-t-elle.

De son côté, le service de presse des Catacombes indique qu’une enquête interne est en cours pour déterminer les conditions de cet incident.

Source OUEST FRANCE.

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