Quand l’équitation s’ouvre aux handicaps moteurs ou sensoriels…

Gwenola Benis, qui dirige les chevaux du Coat à Plourivo, œuvre à l’ouverture de l’équitation aux personnes handicapées moteurs et sensoriels. 

 

Si l’ouverture de l’équitation aux personnes présentant un handicap mental s’est assez largement développée ces dernières années, force est de constater que le handicap physique ou sensoriel reste un frein important à la pratique de cette activité.

Les chevaux du Coat à Plourivo poursuivent de leur côté le développement de l’accueil de publics en difficulté.

Equipements coûteux

Gwenola Benis, directrice des chevaux du Coat à Plourivo, y voit une raison simple :

« Permettre de monter à des personnes en déficit de mobilité ou sensoriel nécessite, non seulement un encadrement fortement renforcé mais de plus de faire appel à des équipements coûteux. »

Elle prend pour exemple le « Cavalev » qui permet à un cavalier handicapé moteur de monter seul en selle ; il est facturé plus de 5 000 €.

Les chevaux du Coat s’en sont équipés l’an passé ce qui fait entrer le club dans le cercle très restreint des clubs qui en disposent en Bretagne.

Ils se comptent sur les doigts d’une main.

Gwenola est d’autre part titulaire du brevet d’état « équi-handi » depuis 2019 et a recruté une collaboratrice également brevetée.

Difficile d’attirer ces publics

Les chevaux du Coat disposent donc de l’équipement et des compétences nécessaires mais cela ne suffit pas.

Les personnes porteuses de handicap ne les portent pas seulement dans leurs activités, il n’est pas facile pour elles ni se déplacer ni de faire coïncider leurs activités avec leur planning de soin.

C’est pourquoi le club accueille une initiative financée par le département des Côtes-d’Armor et la Banque populaire Grand Ouest. Elle est animée par Patrice Écot de l’IFCE (Institut français du cheval et de l’équitation) et l’association Arjo Triskell de Lamballe.

Cette manifestation dont le pendant est organisé à Dinan pour l’est du département a pour objectif d’attirer les publics en difficulté vers les centres capables de les accueillir.

Une calèche adaptée

Pour la manifestation du jour, Arjo Triskell a apporté une calèche spécialement adaptée pour permettre l’accès en fauteuil ce qui autorise à mener malgré une mobilité réduite.

Anne Céline Blouin atteinte d’un handicap physico-sensoriel nous explique :

« La calèche équipée me permet de mener en autonomie et ainsi de ressentir les sensations d’un meneur valide au trot voire au galop ce qui ne me serait pas possible en montant ».

Céline pratique l’attelage depuis près de 6 ans quant au cheval « elle est tombée toute petite dans la marmite » explique-t-elle.

Son expérience grâce à la calèche lui permet d’imaginer de mener en compétition.

Yves Tazé, d’Arjo Triskell précise qu’une fois la maîtrise acquise, une personne à mobilité réduite peut très bien mener une calèche de compétition pour peu qu’elle soit légèrement adaptée, d’autant plus qu’en attelage, l’équipage comporte deux personnes : un meneur et un groom.

Le public présent

Une bonne douzaine de personnes handicapées ont fait le déplacement à Plourivo pour découvrir les activités aussi bien en fauteuils que munis de leur canne blanche.

Elles ont pu, soit conforter leur envie, soit s’initier et découvrir le cheval. Gwenola espère qu’elles pourront profiter des équipements et des personnels du centre d’autant plus dit-elle que « le contact de ces animaux doués d’un pouvoir d’empathie extraordinaire est déjà salutaire à lui seul ».

Source LA PRESSE D’ARMOR.

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