Psychiatrie: un rapport dénonce une situation «indigne» au CHU de Saint-Etienne…

Il pointe notamment une banalisation de la contention et de l’isolement ainsi que des conditions d’accueil «dégradantes».

L’hôpital a rapidement réagi, promettant d’améliorer la situation.

Psychiatrie: un rapport dénonce une situation «indigne» au CHU de Saint-Etienne

Contentions injustifiées, isolements abusifs, attente jusqu’à sept jours sur des brancards…Le 1er mars, la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPLP) Adeline Hazan a jeté un pavé dans la mare en publiant un rapport sur les services des urgences et de psychiatrie du CHU de Saint-Étienne. Y sont dénoncées les conditions d’accueil «indignes» des patients nécessitant une prise en charge psychiatrique.

C’est à l’occasion d’une visite réalisée du 8 au 15 janvier dernier que des dysfonctionnements et des conditions de prise en charge constituant «un traitement inhumain ou dégradant» ont été constatés par les contrôleurs. Suite à cela, Mme Hazan avait alerté le 1er février la ministre de la Santé Agnès Buzyn sur ce problème. Faute de réponse de sa part, Adeline Hazan a donc pris la décision de rendre public le rapport.

Plusieurs jours d’attente

Les contrôleurs ont d’abord constaté que l’engorgement du service de psychiatrie conduisait à des délais de prise en charge très longs allant jusqu’à 7 jours. Lors de leur visite, ils ont ainsi dénombré pas moins de 20 patients qui attendaient au sein du service des urgences d’être pris en charge, certains depuis quelques jours. Plusieurs étaient allongés sur des brancards dans les couloirs du service des urgences, parfois attachés aux pieds et aux mains. Le rapport souligne que, pendant qu’ils attendaient, les patients attachés n’ont pu ni se laver, ni avoir accès à leur téléphone portable, ni bénéficier d’aucune confidentialité lors des entretiens avec les médecins et les infirmiers.

«Trois d’entre eux n’avaient pas la possibilité d’aller aux toilettes et ils devaient utiliser un urinal, ajoute Adeline Hazan. Ce sont des conditions totalement dégradantes». Le rapport souligne pourtant qu’«aucun de ces patients ne présentait d’état d’agitation, certains demandant juste à pouvoir être détachés, sans véhémence, dans une forme de résignation et d’acceptation».

Le rapport pointe également l’accueil en service de psychiatrie, où des patients hospitalisés de leur plein gré font l’objet, de manière fréquente, de mesures d’isolement associées parfois à de la contention, pour des durées de plusieurs jours. «Ces mesures doivent être utilisées en tout dernier recours, rappelle Adeline Hazan. Elles doivent faire l’objet d’un renouvellement toutes les 24 heures et être consignées dans un registre». Un registre existe bel et bien, mais le contrôle a révélé qu’il n’était jusque-là pas tenu à jour au CHU de Saint-Etienne.

Dysfonctionnement structurel….

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Source LE FIGARO.

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