Prise en charge des enfants handicapés en Isère : « Les familles n’ont pas l’aide qu’elles méritent »…

Plusieurs dizaines de familles iséroises dénoncent une prise en charge de plus en plus défaillante des enfants handicapés en Isère.

En particulier, elles s’inquiètent de la suppression prochaines de 200 places dans les structures spécialisées, les instituts médico éducatifs.

Enfant en situation de handicap - illustration

 

Après une manifestation du secteur médico-social en Isère la semaine dernière, c’est au tour des familles touchées par les manques de moyens de manifester leur ras-le-bol. Les familles d’enfants porteurs de handicap manifestent ce mercredi 15 décembre devant l’ARS à Grenoble. Elles dénoncent en particulier la fermeture de 200 places dans les instituts médicoéducatifs (IME) de l’Isère. « On dénombre 600 familles en attente de places pour leurs enfants en IME en Isère et là, on veut enfermer 200« , s’insurge Sarah Montaudon, la présidente de l’Union départementale des associations familiales de l’Isère (UDAF).

Vous avez été alerté par des familles d’enfants porteurs de handicap, qui s’inquiètent de la fermeture de places en IME pour accueillir ces enfants. Ça concerne combien de familles ?

Ça concerne combien de familles en Isère ?  Ça, ça concerne à peu près 1.200 familles. On a été alerté par une association qui s’appelle l’AFIP (Association pour Favoriser l’Intégration Professionnelle). Cette situation est vraiment catastrophique pour les familles iséroises d’enfants porteurs de handicap. Au total, 200 places vont être fermées dans les IME, les instituts médicoéducatif. L’idée est de pouvoir permettre à ces enfants d’être inclus dans les écoles.

Cette fermeture de places, elle se fait effectivement car les enfants sont accueillis de plus en plus en milieu scolaire. C’est ce que le gouvernement appelle « l’école inclusive ». Est-ce qu’au fond, ce n’est pas un progrès ?

C’est forcément un progrès, effectivement, pour ces enfants de pouvoir être considérés comme des enfants « comme les autres« . Mais il faut tenir compte du niveau de handicap de l’enfant et des infrastructures de l’école. Il faut pouvoir les accueillir correctement, qu’il y ait suffisamment d’encadrants, qu’ils soient formés, que les enseignants soient formés aussi. Actuellement, quand on regarde par exemple sur Grenoble, des classes où il y a 35 enfants, on peut imaginer la complexité d’accueillir un ou plusieurs enfants porteurs de handicap dans ce cadre là.

Ce que vous dites, c’est qu’aujourd’hui, l’accueil dans les écoles, collèges et lycées des enfants handicapés n’est pas satisfaisant en Isère ?

Eh bien non, effectivement. Actuellement, il manque déjà des places d’encadrants, ce qu’on appelle les AESH. Comment peut-on accueillir plus d’enfants en milieu scolaire classique si l’on n’a pas déjà aujourd’hui l’encadrement suffisant ? Il y avait justement une manifestation la semaine dernière à Grenoble, du secteur médico social. On sait très bien qu’il y a des liens et on manque d’éducateurs spécialisés, on manque de personnels, d’aides à domicile. Donc effectivement, tout cela crée des tensions. Et ces enfants ne sont pas encadrés correctement. Les familles n’ont pas l’aide qu’elles méritent pour ces enfants-là, effectivement.

Vous avez le sentiment, d’après les retours que vous avez des familles, que la situation s’est aggravée avec la crise sanitaire ?

En tout cas les associations familiales font état d’un manque de places, c’est clair. On dénombre environ 600 familles en attente de places pour leurs enfants en IME en Isère et là, on veut enfermer 200. Donc effectivement, il y a vraiment un problème et il faut qu’on se fasse entendre, que les familles se fassent entendre. On organise donc une manifestation demain, à 13h, devant l’ARS à Grenoble.

Que réclament les familles ?

Elles ne sont pas contre la scolarisation de leurs enfants. Mais il faut prendre vraiment au cas par cas les différentes situation, et surtout ne pas fermer ces établissements qui peuvent être vraiment nécessaires pour certains enfants. Sachant qu’en plus, l’autre aspect de cette réforme, c’est que certains enfants ne seront plus accueillis qu’à temps partiel dans les écoles. Que feront alors les parents avec ces enfants le reste du temps ? Cela veut dire ne pas pouvoir travailler, cela veut dire trouver un mode de garde, avec quelqu’un de formé, spécialisé. Cela veut dire aussi moins de répit, parce que, mine de rien, quand les enfants sont à l’école ou en IME, cela permet aux parents de souffler un peu. Donc vraiment, ça retentit sur énormément d’aspects de la vie de famille.

Source FRANCE BLEU.

Pour marque-pages : Permaliens.