Pourquoi une surdose de paracétamol peut être mortelle ?…

Au-delà de 4 grammes par jour chez l’adulte, le paracétamol peut être toxique pour le foie, et encore plus s’il est associé à la prise d’alcool.

Pourquoi une surdose de paracétamol peut être mortelle ?...

En décembre dernier, la France s’indignait du décès de Naomi Musenga, une Strasbourgeoise de 22 dont l’appel de détresse avait été négligé par une régulatrice du Samu. Mercredi, la lumière a enfin été faite sur les circonstances de la mort de la jeune femme par le procureur de Strasbourg en charge de l’affaire, Yolande Renzi. Dans un communiqué, Mme Renzi a indiqué que le décès serait la conséquence d’«une intoxication au paracétamol absorbé par automédication sur plusieurs jours». «La destruction évolutive des cellules de son foie a emporté une défaillance de l’ensemble de ses organes conduisant rapidement à son décès», a précisé le procureur.

Le paracétamol en excès est toxique pour le foie

De tous les antidouleurs, le paracétamol est celui de référence pour traiter les maux de tête, le mal de gorge ou la fièvre lors d’un rhume, car c’est celui qui provoque le moins d’effets indésirables. Aussi connu sous les noms de marques Doliprane, Efferalgan ou Dafalgan, cet analgésique disponible sans ordonnance est le plus prescrit et vendu dans le monde. S’il est très rare que ce médicament soit à l’origine d’effets indésirables lorsqu’il est bien utilisé, une surdose de paracétamol expose en revanche à de graves troubles. Il est d’ailleurs le deuxième médicament à l’origine des appels au Centre antipoison de Paris, derrière le bromazépam (un anxiolytique).

Au-delà de 4 grammes par jour chez l’adulte de plus de 50 kilos, le paracétamol peut être toxique pour le foie et, plus rarement, pour les reins. Cet organe est chargé de détoxifier ce médicament. Or en cas d’excès de paracétamol, les capacités épuratrices du foie sont épuisées et une hépatite fulminante potentiellement mortelle peut survenir. Ce risque s’accentue si à cette surdose s’ajoute une consommation d’alcool. En effet, «l’alcool est détoxiqué par le foie selon le même mécanisme que le paracétamol», comme l’explique le Pr François Chast, pharmacien à l’hôpital Necker (Paris), dans son livre Les médicaments en 100 questions (Ed. Tallandier).

Des traitements existent

L’intoxication au paracétamol se manifeste dans les 24 heures suivant l’ingestion par des nausées et des vomissements, parfois accompagnés d’une transpiration et d’un état léthargique. Si des douleurs apparaissent au côté droit du ventre, c’est le signe que le foie est atteint. Dans ce cas, l’organe peut être progressivement détruit sous 3 à 4 jours. Cela aboutit, pour les cas graves, à une insuffisance hépatique accompagnée d’hémorragies, d’un oedème cérébral et d’encéphalopathie (inflammation du cerveau), qui peuvent par la suite conduire au décès en l’absence de greffe du foie.

Avant que ce stade ne soit atteint, il est possible de prévenir les complications par l’administration de charbon activé dans l’heure suivant le surdosage. Le traitement de référence reste l’acétylcystéine, dont l’effet est optimal quand il est donné dans les 8 à 10 heures suivant l’ingestion de l’antidouleur.

Jamais plus de 4 grammes par jour chez l’adulte…

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Source Le FIGARO.

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