À Pont-sur-Yonne, le gérant d’un garage de motos, handicapé, est parvenu à neutraliser des voleurs dans la nuit de mardi à mercredi.
Ils ont été placés en garde à vue.
Déjà victime d’intrusions, il s’est équipé d’une arme de défense et assume ce choix.
Dans l’Yonne, les cambriolages et tentatives de cambriolages se multiplient ces derniers mois. Dans la nuit de mardi 1er à mercredi 2 octobre, une nouvelle tentative de cambriolage a eu lieu dans un garage de motos à Pont-sur-Yonne.
Le gérant Vincent Harry, handicapé après un accident, a réussi à neutraliser les voleurs grâce à une arme de défense. Ils ont été placés en garde à vue. Quelques jours après les faits, il nous raconte.
Le 1er octobre, vous avez été victime d’une tentative de cambriolage aux alentours de 22h45. Que s’est-il passé à ce moment là ?
Vincent Harry : J’étais en train de faire des papiers. J’ai entendu un bruit, un bruit perçant dans la nuit, un bruit qui n’est pas normal. J’ai pris mon fauteuil roulant électrique, je suis descendu faire une ronde sur le parc. Là, je me suis mis debout et j’ai dit « levez les mains, arrêtez tout ».
Face à vous, il y avait deux hommes ? Que faisaient-ils ?
V. H. : Ils étaient en train de démonter une moto pour récupérer toutes les pièces qui étaient dessus.
Ce qu’il faut préciser c’est qu’à ce moment là, vous étiez armé et vous avez tiré.
V. H. : Oui j’ai dû tirer. J’ai tiré une première fois en l’air pour faire une sommation, pour prévenir que je ne rigolais pas. Donc ils se sont sauvés, ils sont passés par-dessus le mur. J’ai repris mon fauteuil, contourné le mur d’enceinte pour les retrouver à l’extérieur où je les ai sommés de s’arrêter. Et je les ai neutralisés durant un bon quart d’heure le temps que la gendarmerie arrive.
L’arme en question, c’est une arme que vous avez le droit d’utiliser ?
V. H. : Oui c’est une arme que j’ai le droit d’utiliser. C’est une arme qui doit être utilisée dans l’enceinte privée. Ce sont des balles en caoutchouc propulsées par de la poudre. Ça peut blesser, ça peut immobiliser une personne un temps par des douleurs, mais c’est non-létal.
Vous ne craignez pas que votre geste incite d’autres personnes à s’armer à leur tour et à faire la même chose ?
V. H. : Vous savez, si aujourd’hui on arrive à neutraliser des gens qui sont nuisibles et les remettre à la justice, il y aura moins de problèmes et il y aura moins d’intrusions. Ce n’est pas faire justice soi-même, ce n’est pas ce que j’ai fait.
Je veux juste qu’on respecte le travail des autres, qu’on respecte une enceinte, une intimité, et que ça leur serve de leçon. Qu’ils ne recommencent pas parce qu’il y aura tout le temps des gens comme moi, et il y en aura malheureusement de plus en plus.
Il y a des commerces qui se font piller régulièrement, les gens en sont à un point où soit ils baissent les bras, soit ils deviennent fous. Mais effectivement, ce n’est pas à mettre dans toutes les mains ce genre de choses.
Quelle législation pour le port d’arme ?
Comme le précise le site service-public.fr, les armes sont réparties en quatre catégories, selon leur dangerosité. « La dangerosité d’une arme à feu s’apprécie en fonction des critères de répétition du tir et du nombre de coups tirés. À chaque catégorie correspond un régime administratif d’acquisition et de détention » :
- Arme à feu et matériel de guerre de catégorie A : interdiction sauf dérogation
- Arme de catégorie B : soumise à autorisation
- Arme de catégorie C : soumise à déclaration
- Arme de catégorie D : acquisition et détention libres
La classification précise des armes et leur appartenance à l’une ou l’autre catégorie est disponible en ligne.
Source FR3.