Pays de Montbéliard | Travail Aides à domicile : une profession qui souffre…

Malgré les années qui passent, les conditions de travail de ce métier ne s’améliorent pas.

Alors que le vieillissement progresse et que les moyens manquent, les associations attendent beaucoup de la future loi sur la dépendance.

Travail Aides à domicile : une profession qui souffre

Lundi, 10 h 30. Emane Maitruge, employée d’aide à domicile, en est à son quatrième patient de la matinée. Depuis 8 h, elle enchaîne les visites pour venir s’occuper de personnes âgées résidant sur le secteur Bart-Bavans. Faire le lit, ranger les affaires, habiller la personne… autant de tâches dont elle doit s’occuper dans un temps limité.

Après avoir longtemps travaillé en maison de retraite, Emane exerce l’aide à domicile depuis quatre ans. Sans regrets. « Il est vrai que ce n’est pas facile tous les jours mais j’aime le contact humain », explique cette maman de 37 ans. La relation de proximité qu’elle a tissée avec certains patients lui permet de contourner parfois leur mauvaise humeur. C’est le cas ce matin d’Henriette qui ne veut pas enfiler ses bas. Après un peu de patience, la Bavanaise finit par accepter.

Le personnel manque

Le rythme journalier d’Emane Maitruge est toutefois chargé : Les jours de semaine commencent à 8 h et se finissent parfois jusqu’à 20 h, sans oublier les week-ends une fois sur deux. Lors des semaines « hautes » (avec un seul jour de repos), elle est alors à 38 heures par semaine. Des conditions de travail qui ne facilitent pas l’attractivité du métier. Christian Cecchettani, directeur général des services chez Apasad soins +, en est bien conscient : « Au niveau des effectifs, c’est une catastrophe, déplore-t-il. Le manque de personnel est le principal problème alors que dans le même temps, des personnes ne sont pas prises en charge ».

Une profession très féminisée

Siégeant à Grand-Charmont, l’association Apasad Soins + compte dans ses rangs 350 salariés répartis entre ses trois antennes : Belfort, Héricourt et Sainte-Suzanne. Elle dénombre environ 300 employés d’aides à domicile, quasi exclusivement des femmes. « Les hommes ne sont qu’une quinzaine  », précise Christian Cecchettani. Pourquoi aussi peu ? « Historiquement, les métiers du soin étaient occupés par des femmes et plus particulièrement des religieuses. Aujourd’hui, la tendance évolue un peu. Imposer les hommes dans les maisons des patients n’est pas chose facile. Mais lorsque l’on réussit à les faire accepter, cela se passe très bien », indique le directeur général des services de l’association. Selon l’INSEE, 97 % des aides à domicile (comprenant aussi les aides ménagers et assistants maternels) étaient des femmes en 2011.

En prévision de la prochaine loi sur la dépendance qui sera présentée à l’automne, Christian Cecchettani a imaginé une immersion « Vie ma vie » avec des députés. Le but ? « Sensibiliser les parlementaires sur les réalités du métier d’aide à domicile ». Une initiative louable. Mais sera-t-elle suffisante pour préserver cette profession en crise qui manque considérablement de moyens ?

38 comme le nombre d’heures en semaine « haute » effectuée par une employée d’aide à domicile.

Source EST REPUBLICAIN.

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