Paris : pour les élections Européennes, voter sera plus simple pour les handicapés…

La mairie de Paris inaugurera son nouveau dispositif destiné à rendre plus accessibles les bureaux de vote aux handicapés lors du scrutin du 26 mai prochain.

Une petite révolution.

Voter devrait être plus simple pour les quelque 150 000 Parisiens handicapés âgés de plus de 18 ans. La mairie de Paris a créé un nouveau dispositif pour améliorer l’accessibilité de ses 896 bureaux de vote aux personnes atteintes de déficience motrice, mentale et psychique et leur permettre d’exercer leur devoir civique. L’arsenal sera déployé dimanche 26 mai, à l’occasion des élections Européennes.

Nicolas Norman, adjoint à la maire de Paris chargé du handicap a présenté son nouveau dispositif pour améliorer l’accessibilité des handicapés aux bureaux de vote lors des élections européennes.LP/Christine Henry

« Paris est la seule ville en France à proposer un dispositif de cette ampleur », s’est félicité Nicolas Norman, adjoint à la maire de Paris chargé du handicap.

Les associations ont participé à ce dispositif

Élaboré au cours des six derniers mois avec le concours d’associations et de personnes handicapées, « ce dispositif d’accessibilité augmentée » a été dévoilé ce jeudi matin à la mairie du IIIe arrondissement, en pointe dans ce secteur.

Comme pour les précédentes élections, dans chaque bureau, un isoloir — de grande taille — et une urne seront équipés d’une tablette à hauteur des personnes en fauteuil roulant et des affichettes en braille seront placées sous les 33 piles de bulletins de vote alignées sur la table « pour que les non voyants ou les mal voyants sachant lire ce langage puissent exercer leur droit de vote en toute autonomie », a expliqué l’élu d’Anne Hidalgo.

Nouveautés : un affichage facile à lire et à comprendre détaillera toutes les étapes du parcours dans le bureau de vote et un numéro de téléphone permettant aux handicapés rencontrant un problème de contacter directement le président du bureau de vote.

Un film pédagogique sur le mode d’emploi du vote en direction des handicapés

À cette panoplie d’outils s’ajouteront deux films : l’un consacré aux différentes étapes du vote et réalisé en direction des handicapés et l’autre destiné aux personnels de la maire de Paris appelés à tenir les bureaux de vote et à veiller au bon déroulement du scrutin. Le premier, déjà diffusé dans les centres d’accueil et centre médico-sociaux, sera disponible sur les sites de la Ville (paris.fr) et de la Maison départementale des Personnes Handicapées de Paris (www.paris.fr/mdph).

Rendre le matériel de campagne accessible

Reste encore une priorité à mettre en œuvre : rendre le matériel de propagande électorale plus accessible. « Les mots sont difficiles à comprendre. Il faudrait que les candidats nous aident », a lancé un intervenant. « Certains documents sont d’une grande complexité L’Etat ne doit plus se contenter de simples recommandations mais contraindre les candidats, par une loi ou un décret, à rendre leur matériel de campagne accessible », abonde Nicolas Norman, évoquant les personnes âgées atteintes de troubles cognitifs.

Au lendemain de l’élection, une plate-forme permettra de recueillir les réactions des personnes ayant testé du nouveau dispositif afin de l’améliorer si nécessaire.

Les représentants des associations et les handicapés présents lors de cette présentation se sont félicités de la mise en œuvre — certes tardive — de ce dispositif. « Mieux vaut tard que jamais », a lancé un associatif. Thierry Fabre, éducateur spécialisé au foyer Sainte-Germaine (XVe), lui, a suggéré de délocaliser les bureaux de vote dans les centres d’accueil car les effectifs ne seront pas suffisants pour accompagner les personnes handicapées dans les bureaux de vote le dimanche 26 mai. « Impossible. La loi ne le permet pas », a répondu l’adjoint d’Anne Hidalgo.

La mairie de Paris espère que ce dispositif sera généralisé dans la France entière.

PAS DE VOTE DÈS 16 ANS

L’expérimentation du vote dès 16 ans à l’occasion des élections européennes, voulue par la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo, n’aura finalement pas lieu. « C’est dommage […], cette expérimentation aurait pu permettre de motiver (les jeunes), de les faire s’intéresser à un débat électoral », a déploré Patrick Bloche, adjoint (PS) en charge de l’éducation.

En cause : l’absence de réponse du ministère de l’Education nationale à la demande de la Ville de Paris relative à la mise en place de cette initiative dans des établissements scolaires de la capitale. « La réponse de Jean-Michel Blanquer à Anne Hidalgo est en cours », a-t-on répondu la rue de Grenelle en précisant qu’elle a « nécessité une expertise juridique ».

« Favorable au vote dès 16 ans », Anne Hidalgo avait proposé dans le Monde, début avril, de faire voter symboliquement — mais en conditions réelles et avant la date officielle du scrutin — des élèves âgés de 16 à 18 ans, scolarisés dans une douzaine de lycées de la capitale. La Ville s’était engagée à ne publier les résultats qu’après le 26 mai, pour ne pas interférer avec l’élection officielle. Raté ! On ne saura finalement jamais quelle aurait été l’issue de ce scrutin symbolique.

Source LE PARISIEN.

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