Opération sous hypnose à l’hôpital du Mans : « J’avais confiance dans sa voix », témoigne une patiente…

Manon, 28 ans, est la dernière à avoir été opérée sous hypnose à l’hôpital du Mans, mardi 11mai.

Une possibilité proposée par le centre depuis 2014.

Depuis 2014, le Centre Hospitalier du Mans propose des opérations sous hypnose aux patients qui le souhaitent.

 

« Je voulais que ce soit le moins médicalisé possible, donc sans anesthésie générale, j’avais eu connaissance des opérations sous hypnose, c’est donc ce que j’ai choisi« . Mardi 11 mai, Manon s’est fait retirer la moitié gauche de la thyroïde au Centre hospitalier du Mans, dernière opération sous hypnose réalisée dans l’établissement qui effectue une intervention de ce type chaque mois. A chaque fois, le procédé est strict : de préférence, la demande doit être faite par le patient qui doit montrer une réelle motivation, avant un accord du corps médical qui s’assure de l’informer des effets de sa décision, tout en vérifiant si son état de santé n’est pas contre-indiqué. L’hypnose ne remplace pas l’anesthésie, puisqu’une anesthésie locale est réalisée en plus de l’injection de sédatifs.

Les préparatifs servent aussi à mieux connaître le patient, à cibler ses attentes, ses lieux de confort, pour permettre de l’emmener le moment venu dans un état de transe hypnotique le plus rapidement possible. « J’ai discuté avec l’infirmière-anesthésiste, on a convenu de certaines scènes à utiliser« , poursuit Manon, « pour moi c’était un champ de blé avec des coquelicots, mon lit et mon oreiller« . La jeune femme a toutefois eu quelques doutes avant de rentrer au bloc opératoire : « C’était une première donc je n’étais pas sûre de me détacher suffisamment de l’opération et j’avais peur de faire échouer l’hypnose« .

L’hypnose, une opération en duo

Mais le moment venu « tout s’est très bien passé« , raconte Manon, qui estime avoir été bien aidée par le personnel médical et notamment par Amandine Decron, infirmière anesthésiste chargée de murmurer à son oreille tout au long de l’opération. « Je lui ai parlé des coquelicots rouges, de la légèreté, de l’air frais, du vent, de la sensation des épis de blé sous ses doigts…« , détaille-t-elle.

Mais ce voyage intérieur ne suffit pas à totalement faire abstraction de la réalité explique Manon : « J’ai ressenti deux fois la douleur, il se passe quand même des choses sur ma gorge ! Mais on avait établi un code, dans ce genre de cas, un froncement de sourcil et à chaque fois, elle me faisait revenir vers mes champs de blé. Et j’avais confiance dans sa voix, dans ce qu’elle me disait et ce qu’elle me proposait« .

Une diminution de la douleur et de l’anxiété

Au total, ils sont une dizaine au sein de l’équipe d’anesthésistes à pouvoir pratiquer l’hypnose au bloc opératoire. « Souvent les patients arrivent en état de stress avant une opération, une sorte de transe négative« , ajoute Amandine Decron, « notre travail va donc être de tout faire pour la transformer en transe positive, à travers des sensations agréables, calmes, confortables, comme le bleu de la mer, les vagues, ou le sable chaud sous les pieds nus« .

Le procédé présente plusieurs avantages, d’après Fallys Razermera, anesthésiste-réanimateur à l’hôpital du Mans, « pour le patient, il y a une diminution de l’anxiété, de sa douleur. Et pour le soignant, il y a une satisfaction personnelle à voir le patient plus satisfait de sa prise en charge ».

Manon se dit de son côté « très satisfaite », expliquant avoir été « au top dès la sortie du bloc opératoire. Je suis arrivée à 7h30 le matin à l’hôpital et à 14h30 j’étais chez moi. A refaire s’il y a besoin ». 

Source FRANCE BLEU.

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