«On pourrait se retrouver avec une inflation de 7% voire un peu plus», prévient le patron de Système U…

Beaucoup de Français ressentent déjà durement la hausse des prix sur leur budget.

Les distributeurs cherchent à mettre en place des parades à ces augmentations.

Les conséquences de la guerre en Ukraine ne se font pas complètement sentir pour le moment.

«Nous ne sommes qu’au milieu du chemin», prévient Dominique Schelcher, président de Système U, au micro de RMC ce matin. Dans son viseur, le distributeur pointe la hausse des prix. Comme le révèle l’étude de l’institut d’études spécialisé IRI, cette dernière atteint des records dans le pays. Une multitude de facteurs en sont déjà à l’origine. Mais d’autres pourraient venir s’ajouter pour amplifier encore le phénomène. Au premier rang : la guerre en Ukraine. Si celle-ci a commencé fin février, son influence sur l’inflation n’est pas encore pleinement ressentie. Quel sera l’impact réel ? «Personne n’a de boules de cristal», pointe Dominique Schelcher, mais il n’exclut pas que «l’on puisse se retrouver avec 7% d’inflation voire un peu plus».

Les événements géopolitiques ont déjà une influence directe sur l’inflation. Les embargos et les mesures de représailles européennes sur la Russie ont ainsi fait s’envoler le prix de l’énergie ou du blé. Deux éléments qui influent fortement sur tout le reste, à commencer par les pâtes, un des principaux aliments victimes de la valse des prix, avec un bond de 15,31% sur un an selon l’étude de l’institut d’études spécialisé IRI.

Les mauvaises récoltes de l’an dernier sont également préjudiciables. Leur poids se fait surtout ressentir sur les fruits et légumes et les produits dérivés comme la moutarde (+9,26%). Au rayon viande, la grippe aviaire est à l’origine d’une envolée des étiquettes sur les volailles. Enfin «les négociations commerciales pour défendre le prix des agriculteurs» ont aussi leur part de responsabilité, révèle Le patron de Système U.

Tassement de la consommation

Résultat, «les caddies se réduisent», note Michel-Édouard Leclerc. Mais des solutions existent. Chez U on conseille de privilégier les promotions et les marques distributeurs. Chez Leclerc «un bouclier» a été mis en place sur 120 produits «parmi les plus achetés par les clients». Mais attention, bouclier ne signifie pas blocage. En effet, les étiquettes continueront d’évoluer. Cependant, «on remboursera ces hausses en cagnotte, bons d’achat…» sur la carte de fidélité (qui est donc de facto nécessaire), prévient Michel-Édouard Leclerc.

Ce dernier n’espère pas s’arrête là. Il demande ainsi la suppression de la marge obligatoire de 10% sur les produits. Mise en place pour soutenir les producteurs, cette mesure ne semble plus adaptée à la situation actuelle, selon lui. Au contraire, une relance de la guerre des prix et de la compétition entre enseignes pourrait aider à amortir l’inflation.

Tous appellent à faire un nouvel état de lieux à l’été voire à l’automne pour avoir une idée plus claire de la situation. C’est à ce moment que l’impact de la guerre en Ukraine et d’un éventuel embargo sur le pétrole russe, sera connu.

 

Source LE FIGARO.
Pour marque-pages : Permaliens.