L’offre de soins des CHU de plus en plus fragilisée…

Un rapport de la Cour des comptes estime que l’activité de soins assurée par ces établissements est «de plus en plus fragilisée».

Il souligne également leurs lacunes en matière de gestion de la qualité et de la sécurité des actes, par rapport aux autres établissements.

L’offre de soins des CHU de plus en plus fragilisée

«Rénover» le rôle des centres hospitaliers universitaires (CHU) en matière d’offre de soins, car cette dernière est de plus en plus affaiblie. Publié mercredi, le rapport de la Cour des comptes tombe à point nommé. Le gouvernement prévoit justement de rénover les CHU dans le cadre de sa réforme structurelle du système de santé, lancée en septembre dernier.

Les magistrats de la rue de Cambon n’y vont pas avec des pincettes dans ce document commandé par le Sénat. L’activité de soins assurée par ces établissements, parallèlement aux missions de formation et de recherche, est «de plus en plus fragilisée», estiment-ils. Et ce alors que la trentaine de CHU présents en France assurent près de 38 % des séjours de l’hospitalisation publique. Certains CHU préfèrent se concentrer sur des activités de proximité qui englobent les soins les plus courants (ophtalmologie, urologie ou encore obstétrique). Or ces activités ne les distinguent pas des centres hospitaliers et établissements privés qui constituent d’importants concurrents. Au final, une dizaine d’établissements seulement assurent majoritairement des soins complexes (activité d’expertise et de recours), censés pourtant caractériser l’activité des CHU.

Déséquilibres financiers

Autre point faible pointé du doigt: les CHU ne font pas partie des meilleurs élèves en matière de gestion de la qualité et de la sécurité des actes, par rapport aux autres établissements. Il s’agit, par exemple, du dossier anesthésique, du délai d’envoi des courriers de fin d’hospitalisation ou encore de la tenue du dossier du patient.

«La contrainte financière est venue aggraver ces difficultés, en privant les CHU d’une partie de leur capacité d’investissement», fustigent par ailleurs les magistrats de la rue de Cambon. Pour l’année 2017, le déficit des CHU devrait s’élever à près de 405 millions d’euros, dont 199 millions imputables à l’AP-HP (Assistance publique-hôpitaux de Paris). C’est le niveau le plus élevé depuis la mise en place de la tarification à l’activité (T2A) en 2004, qui consiste à rémunérer selon le nombre d’actes réalisés. Un système controversé. Son poids prédominant dans le financement des hôpitaux est d’ailleurs remis en cause par l’exécutif dans sa réforme. Pour la Cour des comptes, cette tarification à l’activité n’est toutefois pas la principale cause des déséquilibres financiers des CHU. Elle épingle surtout la «trop faible régulation de charges» (personnel, charges médicales, charges hôtelières et générales).

Source LE FIGARO.

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