L’impression 3D, un espoir pour les malentendants…

En utilisant une imprimante 3D, les chercheurs de l’université du Maryland sont parvenus à réaliser sur mesure une prothèse des os de l’oreille moyenne. Une avancée médicale susceptible d’aider des millions de malentendants.

Les progrès technologiques trouvent souvent une application dans le domaine médical. C’est une nouvelle fois le cas avec les imprimantes 3D. À la fin de l’été, les chercheurs de l’université du Maryland, aux États-Unis, ont ainsi publié les résultats de leurs travaux dans le magazine 3D Printing in Medicine (L’impression 3D en médecine), après avoir réussi à produire une prothèse d’os de l’oreille moyenne.

Trois os minuscules

Cette réalisation est loin d’être anodine, tant le challenge paraissait insurmontable. Les trois os (l’enclume, le marteau et l’étrier) de cette partie du système auditif sont en effet les plus minuscules de tout le corps humain. Réunis, ils sont encore plus petits qu’une pièce d’un centime d’euro. Pourtant, leur rôle est essentiel, puisqu’ils véhiculent le son entre le tympan et le fluide de l’oreille interne.

Mais très fragiles, ils sont fréquemment endommagés lors de maladies, tumeurs ou accidents. « Les personnes touchées sont alors victimes d’une perte auditive conductive », explique Jeffrey Hirsch, le professeur de radiologie ayant dirigé la recherche pour le compte de l’université.

« Le seul moyen de la réparer est alors de réaliser une chirurgie délicate et précise, au cours de laquelle les os sont remplacés par une mini-prothèse. » Problème, cette chirurgie connaît un taux élevé d’échec, avoisinant les 50 %.

Impression 3D de précision

Afin de mieux répondre aux attentes des patients et d’augmenter les chances de succès des opérations, l’équipe de chercheurs (composée d’un radiologue et de deux otorhinolaryngologistes) a décidé de travailler sur la réalisation d’une nouvelle prothèse, à la fois plus robuste et plus facile à poser. Pour y parvenir, ils se sont donc tournés vers l’impression 3D de précision, afin de réaliser des os sur mesure.

Auparavant, le trio a effectué le prélèvement de ces os de l’oreille moyenne sur trois cadavres humains. Ils ont ôté ensuite la partie du milieu, dénommée « marteau », puis passé les os restants au scanner, de manière à obtenir des images précises de l’espace laissé libre par les marteaux. Sur cette base, ils ont alors réalisé de minuscules prothèses destinées à compléter le système.

« D’une prothèse à une autre, l’écart ne variait que d’une fraction de millimètres, avec parfois des angles différents, précise le Pr Jeffrey Hirsch. Mais d’une manière générale, elles étaient similaires. Nous les avons ensuite fournies à quatre chirurgiens différents, en les laissant deviner de quelle manière elles devaient être posées et dans quelle oreille. Chacun, de manière indépendante, est parvenu à poser la prothèse de manière correcte. Nous savions alors que nous étions sur le bon chemin. »

Pas encore commercialisée

Restait à tester ces prothèses, pour évaluer si ces dernières étaient capables de transmettre les vibrations et le son. Ce qui fut fait, avec succès, sur des cadavres ou sur de gros animaux.

En dépit de cette réussite, l’équipe de chercheurs est encore loin d’avoir mis au point une prothèse commercialisable et utilisable. La FDA, l’autorité de santé américaine, interdit en effet l’utilisation de polymères pour les implantations dans le corps humain. Or l’imprimante 3D n’a réalisé les os qu’avec ce matériau. Jeffrey Hirsch et son équipe vont donc devoir trouver une substance biocompatible, flexible, mais aussi résistante aux cellules. « L’idéal serait de les réaliser avec de vrais os, afin de limiter le risque de rejet par l’organisme. »

Les chercheurs se donnent encore quelques mois pour réaliser une prothèse définitive à présenter auprès de la FDA. Mais dès à présent, ceux-ci se flattent de pouvoir bénéficier de la technologie 3D pour progresser dans leurs travaux. « L’impression 3D va progressivement devenir une habitude en médecine, dès qu’il s’agira de créer une prothèse, que ce soit pour une articulation ou pour l’oreille moyenne. Les patients pourront ainsi bénéficier d’un traitement sur-mesure. »

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Source OUEST FRANCE.

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