Un lien entre perte d’odorat et maladie de Parkinson…

Le risque de développer la maladie neurodégénérative dans les dix ans est multiplié par 5.

Un lien entre perte d’odorat et maladie de Parkinson

Après 65 ans, un Français sur cinq souffre de troubles de l’odorat. Pour certains d’entre eux, cette perte olfactive précéderait de quelques années, la survenue d’une maladie de Parkinson souligne une étude publiée dans Neurology. Les chercheurs de l’université du Michigan ont suivi pendant une décennie plus de 2000 personnes dont ils avaient évalué l’odorat, grâce à des tests validés, à l’entrée dans l’étude. Résultat: les personnes qui souffraient d’un déficit sévère de l’odorat avaient 5 fois plus de risque de développer la maladie de Parkinson dans les dix ans que celles dont l’odorat était intact. Pour les personnes dont l’odorat est «intermédiaire », le risque apparaît moins significatif. «Cette étude en population générale vient confirmer ce que nous savons depuis quelques années: les troubles de l’odorat font partie des signes avant-coureurs non moteurs de la maladie. Les lésions neuro-pathologiques commenceraient en effet dans le bulbe olfactif », explique la professeur Marie Vidailhet, neurologue à la Pitié-Salpétrière.

Un diagnostic en cas de doute

Ces lésions vont ensuite atteindre progressivement d’autres zones du cerveau et s’attaquer aux neurones dopaminergiques (ils produisent la dopamine, un neurotransmetteur) présents dans la substance noire du cerveau. La destruction de ces neurones va entraîner l’apparition des trois signes cliniques caractéristiques de la maladie: tremblement de repos, rigidité et difficulté à initier un mouvement (akinésie). Lorsque ces symptômes apparaissent, 50 à 70 % des neurones dopaminergiques sont déjà altérés.

La perte d’odorat aide les médecins à poser un diagnostic en cas de doute. «Lorsque nous hésitons face à un patient chez lequel les signes moteurs ne sont pas très probants, nous recherchons la présence des signes non moteurs: la constipation, la perte d’odorat et la fréquence des cauchemars », affirme le professeur Luc Defebvre, neurologue au CHU de Lille. 80 % des patients atteints de Parkinson souffrent de troubles de l’odorat.

Mais pour le moment, pas question de réaliser des tests d’odorat pour dépister la maladie à un stade précoce. Il n’existe en effet aucun traitement qui puisse prévenir, ralentir ou guérir la maladie de Parkinson avant l’apparition des signes moteurs. Les thérapeutiques disponibles sont symptomatiques et viennent compenser le déficit de dopamine.

«De plus, seule une minorité des personnes qui ont un trouble de l’odorat vont évoluer vers une maladie de Parkinson. Et pour le moment, nous ne savons pas repérer les patients à risques », précise la professeur Marie Vidailhet. Si 20 % des plus de 65 ans souffrent de pertes olfactives, la maladie de Parkinson touche 1 % de la population de cet âge.

Il existe en effet plus de 50 autres causes possibles à la perte de l’odorat: la présence de polypes dans le nez, un traumatisme crânien, un rhume ou encore l’âge… Inutile donc de paniquer si votre nez vous trahit.

Source LE FIGARO.

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