« Le handicap, c’est l’affaire de tous »…!

Société. « Les personnels qui accompagnent les personnes handicapées 24 heures sur 24 et 365 jours sur 365 ne font pas qu’exercer leur métier. C’est bien plus. »

« À travers les gestes de tous les jours, les soins, la toilette, les repas, le ménage, etc., ils savent donner toute cette tendresse, dire les mots apaisants, réconfortants [...]. »

Raymonde Penoy-Lepicard (courriel) :

Nous avons beaucoup parlé de handicap au début du mois de décembre et c’est bien. C’est « l’affaire de tous » comme le rappelait Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, ainsi que sa politique inclusive en faveur de ces personnes. J’aimerais y ajouter : l’affaire de tous et tous les jours.

C’est vers les Foyers d’accueil médicalisé (Fam), leurs résidants souvent lourdement handicapés et vers leur personnel que je voudrais m’adresser.

Ces personnels qui accompagnent 24 heures sur 24 et 365 jours sur 365 ne font pas qu’exercer leur métier. C’est bien plus. À travers les gestes de tous les jours, les soins, la toilette, les repas, le ménage, etc., ils savent donner toute cette tendresse, dire les mots apaisants, réconfortants pour que les jours et les nuits soient empreints d’humanité.

Souvent, ce personnel se sent bien seul : manque de moyens, de reconnaissance, de regards bienveillants. Elles et ils sont dans notre ville, village, nous les ignorons.

Pour nous, c’est à Belle-Île que se trouve le foyer pour adultes handicapés. Depuis vingt ans, nous faisons l’aller et retour pour que notre fille Noelly puisse rentrer le week-end à la maison auprès de nous.

Ce 26 mars 2020, au plus dur du confinement, Noelly, à 43 ans, nous a quittés. Nous, ses parents, nous n’étions pas là, mais il y avait cette autre « famille », celle du foyer, celles et ceux qui lui ont pris la main pour la rassurer, pour lui parler de nous, de sa maison, pour l’accompagner.

Un sourire, une main que l’on tient, des mots chaleureux… La bienveillance simplement, et pour nous, parents, c’est tellement essentiel, rassurant.

Reconnaître le chagrin aussi de ce personnel, accompagner ce processus de deuil propre aux personnes, qui certes sont dans leur « métier », mais qui, avant tout, travaillent avec des personnes qui ont plus que besoin d’exister. C’est pour eux un engagement de tous les instants.

À cause de cette pandémie, nous n’avons pas pu retourner à Belle-Île, et nous voulons leur dire merci. Merci d’avoir tenu la main de Noelly pendant vingt ans…

Merci pour nos résidents, pour toutes les personnes que vous accompagnez et que chacun d’entre nous, partout, puisse prendre sa part dans la vie des foyers, des Ehpad, des structures fermées.

Un sourire, une parole, un chant, une chorale, un conteur… Donner un peu de son temps.

Source OUEST FRANCE.

 

 

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