Le cannabis thérapeutique devrait être expérimenté l’an prochain…

L’Assemblée nationale a donné son feu vert, vendredi 25 octobre, à une expérimentation de deux ans du cannabis médical qui pourrait être délivré à environ 3 000 patients.

Le cannabis thérapeutique devrait être expérimenté l’an prochain

« Je tiens à préciser qu’il ne s’agit en aucun cas d’une martingale : le cannabis n’est pas le Graal de l’antidouleur (…) Et il ne s’agit pas de développer un nouveau médicament qui remplacerait le paracétamol ou d’autres antalgiques. » C’est en faisant preuve de prudence qu’Olivier Veran a obtenu, vendredi 25 octobre, le vote à l’Assemblée nationale d’un amendement instaurant en France une expérimentation de deux ans du cannabis thérapeutique. Selon le député LREM de l’Isère, le but est de soulager de « très nombreux malades souffrant de douleurs que ne permettent pas, ou très peu seulement, de soulager des traitements » existants. La secrétaire d’État Christelle Dubos a, elle, souhaité « vivement que cette expérimentation puisse débuter au cours du premier semestre 2020 ».

Une utilisation très encadrée

Cette expérimentation a déjà été balisée par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) qui a mis en place un groupe d’experts en 2018. Selon l’Agence, le cannabis doit d’abord être utilisé chez des patients souffrant de « douleurs réfractaires » aux thérapies déjà accessibles. Elle souhaite aussi son usage pour certaines formes d’épilepsie sévères et pharmacorésistantes, des soins de support en oncologie, en soins palliatifs et en cas de « spasticité douloureuse » de la sclérose en plaque. Cette maladie neurologique peut entraîner des spasmes, des raideurs ou des contractures musculaires très difficiles à supporter.

Les prescriptions seront faites à l’hôpital avec un renouvellement possible en ville. Elles pourraient concerner 3 000 patients, selon Olivier Veran et Christelle Dubos. Les produits seront importés de pays où le cannabis médical est déjà autorisé. Il en existe aujourd’hui 17 au sein de l’Union européenne. En Allemagne par exemple, l’an passé, 12 000 à 14 000 patients recevaient des médicaments à base de cannabis, disponibles sous forme de gouttes, de comprimés ou de spray buccal. Dans certains cas, les traitements sont préparés avec des fleurs de cannabis pour être inhalés ou bus en infusion. Ces différents modes d’administration pourraient être utilisés en France où on exclut en revanche d’autoriser les patients à fumer du cannabis, comme c’est le cas au Canada, pour soulager leurs douleurs.

Source LA CROIX.

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