La production de visières d’un artisan belfortain victime des normes…!!!

Cet artisan a imprimé plus de 1 600 visières.

Mais il a arrêté toute sa production, malgré la demande, depuis vendredi.

La faute aux normes strictes à respecter.

Il fournissait ses protections à la CCI et la Chambre de métiers.

La production de visières d'un artisan belfortain victime des normes

David Martinet a créé sa société d’informatique, E-concept applications, à la Pépinière, à Belfort, il y a quinze ans. « J’envisageais de proposer des impressions sur demande pour les personnes n’ayant pas d’imprimante 3D. » L’actualité l’a rattrapé et dès fin mars, il s’est mis à créer des visières, comme beaucoup, pour équiper ceux qui travaillent.

L’informaticien en a sorti plus de 1600, offertes aux soignants ou vendues à prix coûtant (5 €), notamment pour équiper les artisans et commerçants, par l’intermédiaire des chambres de commerce et de métiers. « Il y a une vraie demande, les commandes arrivaient sans cesse. »

« C’est une aberration ! »

Pourtant, vendredi 15 mai, il a tout arrêté. « Le 12 mai, une directive du gouvernement a précisé les normes applicables aux visières de protection … à compter du 23 avril. Elle précise que le don ou la vente à prix coûtant peut porter concurrence à d’autres sociétés », résume David Martinet. « Sauf qu’en pratique, les gens ont du mal à en trouver. » Les normes en question prévoient deux tests : une projection de spray coloré pour vérifier qu’il n’y a pas d’atteinte aux yeux en cas de projection et un test de solidité « en projetant une bille d’acier de 22 mm et 43 g à 1,30 m de hauteur, sauf que la visière n’est pas destinée à se protéger d’une balle de tennis », peste l’informaticien, qui a récemment « investi 700 € dans une imprimante et des consommables pour fabriquer des protections adulte et enfant ».

« J’ai une petite société, je ne peux pas payer ces tests pour garantir la mise aux normes de mes protections, ni prendre le risque d’un recours en justice, j’ai donc tout stoppé du jour au lendemain. C’est une aberration ! »

Assouplissement des règles accordé aux couturières

Christian Orlandi, le président de la chambre de métiers et de l’artisanat a « demandé aux parlementaires locaux des informations sur le sujet ». « Les textes sont très flous pour l’instant, nous avons également contacté un avocat. » CMA et CCI ont permis déjà de distribuer « 2 000 à 3 000 visières » de différents fournisseurs aux professionnels du Territoire de Belfort.

La préfecture de Belfort confirme que de nouvelles normes ont été mises en place par le ministère du Travail. Pour les masques en tissu, un assouplissement des règles a été accordé aux couturières individuelles qui ne peuvent pas investir 1 100 € pour faire tester leurs masques. Espérons qu’il en sera de même pour les visières réalisées de façon artisanale…

Source EST REPUBLICAIN.

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