La condamnation d’un aide-soignant violent réduite en appel…

Filmé en train d’insulter et de violenter une nonagénaire dans un Ehpad d’Arcueil dans le Val de Marne, un quinquagénaire a été condamné mercredi en appel à cinq ans de prison dont deux avec sursis.

La condamnation d’un aide-soignant violent réduite en appel

Le 22 mars dernier, le tribunal correctionnel de Créteil avait lourdement condamné Albert Cardou à cinq ans de prison, une interdiction d’exercer l’activité d’aide-soignant de manière définitive et une interdiction de séjourner à Arcueil pendant trois ans. Une peine dont la sévérité était justifiée par la «gravité des faits» ainsi que «l’ampleur du préjudice de la victime», selon les juges: en février, le quinquagénaire avait insulté et frappé une pensionnaire de la maison de retraite dans laquelle il travaillait.

Albert Cardou avait décidé de déposer un recours contre cette décision. Un nouveau procès s’était donc tenu le 26 juin. Ce mercredi, la cour d’appel de Paris a réduit la peine infligée en première instance au quinquagénaire, qui a écopé de cinq ans de prison dont deux ans avec sursis. L’avocat général avait réclamé cinq ans de prison ferme. À l’audience du 26 juin, «le prévenu s’est d’abord plutôt bien défendu, mais est ensuite parti dans une sorte de délire, en affirmant que ses collègues avaient dissimulé des queues de poisson séché dans ses chaussures pour lui jeter un mauvais sort. C’était surréaliste», confie une source proche du dossier au Figaro.

90 jours d’ITT

Toute l’affaire a commencé lorsque Louise, nonagénaire entrée en novembre 2016 dans l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) «La Maison du grand Cèdre» d’Arcueil, s’est mise à se plaindre de maltraitances auprès de sa famille. En février dernier, pour en avoir le cœur net, les proches de la vieille dame décident de placer clandestinement une caméra de surveillance dans sa chambre.

Le 8 février au matin, Louise est hospitalisée pour une fracture du fémur qui lui vaudra 90 jours d’ITT, sans qu’aucun incident n’ait été signalé pendant la nuit. En visionnant les images de la caméra, ses proches découvrent des images accablantes: tombée du lit, la nonagénaire a appelé en vain pendant une heure, avant qu’Albert Cardou ne rentre dans la chambre, l’insulte, l’agrippe par les cheveux et la jette sur son lit. La famille porte immédiatement plainte et Albert Cardou est placé en garde à vue quelques jours plus tard.

Initialement prévu le 15 février, son procès est finalement renvoyé au 22 mars. À l’audience, le procureur réclame cinq ans de prison dont un an avec sursis. Malgré l’appel de l’avocate de la défense à «tenir compte du passé de M. Cardou, de son casier judiciaire néant, de sa famille, de son besoin de préserver son rôle d’époux et de père», le tribunal va au-delà des réquisitions du parquet en condamnant le prévenu à cinq ans de prison ferme, le maximum prévu par la loi. Une peine réduite ce mercredi par la cour d’appel de Paris. Louise, quant à elle, est toujours hospitalisée.

* Le prénom a été modifié.

Source LE FIGARO.

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