Julien Courbet: «Le gaspillage des médicaments en pharmacie est scandaleux et révoltant»…

L’animateur a présenté dans «Capital» une enquête édifiante sur les pratiques des pharmaciens en matière d’approvisionnement de stock.

Julien Courbet: «Le gaspillage des médicaments en pharmacie est scandaleux et révoltant»

 

LE FIGARO. – Le nouveau numéro de «Capital» est consacré au gaspillage. Que vont apprendre les téléspectateurs?
Julien COURBET. – Ils vont découvrir que des médicaments, à 6000 euros la boîte pour soigner le cancer, sont détruits alors qu’ils ont encore une durée de vie de trois mois. C’est valable pour quasiment tous les médicaments et les produits en parapharmacie. C’est aberrant. Quand vous allez chez le médecin et que vous vous rendez à la pharmacie, en général, c’est pour vous soigner dans l’immédiat.

Pour quelles raisons les pharmaciens ont-ils recours à ces pratiques?
Pour l’industrie pharmaceutique, les clients n’aiment pas acheter des produits qui n’ont que trois mois de vie. On peut se poser la question. Pour ma part, quand j’achète un shampoing, trois plus tard, je l’ai terminé. Pareil pour le dentifrice si je me lave régulièrement les dents.

On s’aperçoit aussi qu’il y a des politiques commerciales terribles qui obligent les pharmaciens à détruire des produits neufs juste parce qu’il y a un nouveau packaging qui arrive sur le marché. Et si le pharmacien commence à offrir les produits à ses clients, il met la clé sous la porte. Donc il les détruit. C’est vraiment scandaleux et révoltant. La seule et unique solution serait une loi qui interdise la destruction de médicaments. Les pharmaciens s’en débarrasseraient auprès des associations qui n’attendent que cela. En contrepartie, pourquoi pas leur accorder une prime de défiscalisation.

Avez-vous interpellé des personnalités politiques sur la question?
J’attends désespérément une réponse d’Olivier Véran [ministre de la Santé, NDR]. Nous l’avons invité à venir sur le plateau. Mais nous attendons toujours. Il est alerté en tout cas.

Vous vous questionnez aussi sur Amazon et l’impact environnemental de chaque livraison…
Je m’en veux un peu. Pendant le confinement, avec mon épouse et ma famille, on commandait beaucoup de matériel informatique sur la plateforme. Et je ne m’étais pas rendu compte mais un simple câble informatique est livré dans une boîte à chaussure. On croit faire attention à l’environnement en commandant mais c’est exactement le contraire. Des camionnettes de livraison partent à vide! Il y a seulement deux petits cartons à l’intérieur. Tout ça pourquoi? Parce que c’est une course, celui qui livrera le premier a gagné. D’un côté, on nous encourage à faire du covoiturage, et de l’autre, à commander sur Internet avec un camion entier qui livre rien que pour vous. On marche sur la tête. J’espère que numéro éveillera les consciences.

«Je n’ai pas été pistonné pour le vaccin contre le Covid-19»

Julien Courbet

Ce numéro a-t-il fait changer vos habitudes en matière de consommation?
Pendant le premier confinement, j’ai redécouvert les petits commerçants que j’avais zappés de ma vie. Maintenant, je préfère acheter ce qu’il me manque à la boutique du coin. On a un service extraordinaire. La nouvelle génération prend ces problématiques très à cœur. J’ai des enfants qui ont 20 et 19 ans et leur préoccupation, que je n’avais pas du tout à leur âge, est l’écologie, la lutte contre le plastique, le gaspillage etc. Quand ma fille voit une canette dans la rue, elle s’arrête et la jette dans une poubelle. Elle a demandé à sa mère de ne plus acheter de bouteilles en plastique aussi. De mon côté, je ne prends plus de voiture dans Paris, j’ai mon scooter ou le vélo électrique. On essaye de faire ce qu’on peut à notre petit niveau.

Déjà trois saisons que vous travaillez dans le groupe M6. Comment vous y sentez-vous?
Je marche sur l’eau en ce moment, je fais tout ce que j’ai rêvé de faire. Avec une tranquillité… M6 nous fait confiance. La formule télé et radio de «Ça peut vous arriver» est une réussite totale alors que c’était loin d’être gagné. Ce sont trois heures de direct non-stop où je ne m’arrête jamais. Pendant les trois coupures publicité de RTL à chaque heure, je dois meubler à la télé, un vrai numéro d’équilibriste. J’adore présenter «Capital» mais, je suis un animateur avant tout et il me manquait l’adrénaline du direct. Que j’ai retrouvée aujourd’hui.

Comment faites-vous pour garder votre sang-froid face à des interlocuteurs parfois violents? L’un de vos envoyés spéciaux a été agressé et vous avez été insulté
C’est la bouteille. Ça fait trente ans que j’ai le droit à tout. Sur TF1, c’était déjà le cas. Un jour, pendant un prime devant 7 millions de personnes, un type qui ne savait pas répondre à nos demandes m’avait lancé des horreurs comme: «Est-ce que les gens savent que vous allez dans des boîtes à partouze?». Et je restais calme, en le laissant débiter. À un moment donné, il ne savait plus quoi dire et je pouvais le relancer sur l’objet de mon appel. Les seules fois où je m’énerve c’est quand les gens attaquent le témoin sur autre chose que le dossier. La couleur de la peau, la façon de vivre, etc.

Vous vous êtes fait récemment fait vacciner contre le Covid-19. Pour quelles raisons? Vous avez seulement 56 ans…
Exactement et inutile de vous dire que les réseaux sociaux se sont empressés de me le rappeler. Je n’ai absolument pas été pistonné. J’ai un généraliste qui m’a un jour téléphoné pour me dire que ses patients ne venaient pas se faire vacciner, surtout après la publicité sur AstraZeneca. Il lui restait trois injections et j’avais dix minutes pour venir sinon il jetait les doses. Je suis venu immédiatement. J’ai été un peu secoué le premier soir, je me suis senti un peu fiévreux mais, le lendemain, je gambadais comme un lapin !

Source LE FIGARO.

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