Jean d’Artigues, l’aventurier de la maladie de Charcot est décédé…

Atteint de la maladie de Charcot, le Vannetais Jean d’Artigues est décédé ce 24 décembre 2020 après avoir transformé son handicap en aventure extrême qu’il l’a fait traverser l’Atlantique à la voile, monter des spectacles, participer à des événements et écrire des livres pour prouver que l’on peut vivre malgré la maladie.

 

Jean d’Artigues devant son bateau Pilen, en 2016. Passionné de voile, il avait traversé l’Atlantique sur un autre voilier malgré la maladie de Charcot qui le privait de l’usage de ses membres.

Atteint par la maladie de Charcot depuis neuf ans,le Vannetais Jean d’Artigues vivait son handicap comme une aventure extrême qui l’a fait traverser l’Atlantique à la voile, présider l’association pour la recherche contre la maladie de Charcot, participer à un film, écrire trois livres et même monter deux spectacles humoristiques sur le handicap. Son aventure s’est terminée le 24 décembre 2020 à l’unité de soins palliatifs de la clinique de Malestroit où il était hospitalisé depuis le début du mois.

« Il a vécu le plus sereinement possible cette dernière étape où son corps était au bout de l’épuisement total. Courage, amour et foi l’ont animé jusqu’au bout », confie sa femme Laurence d’Artigues qui l’a accompagné dans cette aventure dans laquelle il gardait un humour et un optimisme presque déconcertant. « Face à une maladie incurable et mortelle comme Charcot, il faut s’attendre à tout. On vous annonce que vous avez trois ans d’espérance de vie, ça fait huit ans que je vis avec… On dit que la dépendance, c’est la fin de tout : vous voyez ce que j’ai accompli », nous expliquait-il à l’occasion de la sortie de son livre Chaque jour est une vie en juillet 2019.

 

L’Atlantique à la voile

Depuis 2016 et sa traversée de l’Atlantique au départ de La Trinité-sur-Mer, Jean d’Artigues impressionnait son entourage par sa foi malgré les épreuves qui l’ont progressivement fait perdre l’usage de ses jambes puis de ses bras. Loin de s’apitoyer sur son sort, il préférait en rire voir ed’en faire rire. Quand un taxi lui dit un jour par réflexe « Ne bougez pas ! », il consigne l’anecdote pour en faire un album qu’il titre « Ça roule ! »

Jean d’Artigues avait également publié un livre d’humour avec le dessinateur, Olivier Helbé : « Ca roule ! Facéties en fauteuil roulant »

Cela ne l’a pourtant pas empêché de traverser l’Atlantique à la voile il y a un an, de signer un album humoristique sur le handicap, et d’être le vice-président de l’Association pour la recherche sur la sclérose latérale amyotrophique. Il finalise actuellement un livre sur sa traversée, Transat dans un fauteuil, cinquante jours pas comme les autres, avant de se lancer d’autres défis similaires pour 2018.

« L’impossible est encore possible »

« On peut rire, on peut vivre avec la maladie de Charcot », martelait Jean d’Artigues qui se voyait en passeur d’espoir pour démontrer qu’on peut continuer à avoir une vie, des rêves et des projets malgré la maladie. « Modestes ou délirants, l’important c’est d’oser. Prouver qu’on n’est pas en dehors de la vie mais bien dedans. L’impossible est encore possible ! »

Ambitieux, il projetait même d’envoyer en apesanteur dans un avion à gravité zéro d’autres malades pour leur faire oublier la pesanteur de leur quotidien. Les associations dans lesquelles il s’investissait prendront le relais.

Source OUEST FRANCE.

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