« Je veux ma chimio » : atteinte d’un cancer, elle mène une grève de la faim devant l’hôpital pour être soignée…

Fatima Elmaldi ne s’alimente plus depuis le 11 avril, suite à l’arrêt de son traitement pour soigner un cancer du système immunitaire.

Il a été stoppé subitement en février dernier par une médecin.

Elle réclame la reprise des soins et se dit prête à mourir de faim.

"Je veux ma chimio" : atteinte d'un cancer, elle mène une grève de la faim devant l’hôpital pour être soignée

 

Elle est assise sur la banquette arrière de sa BMW grise. Stationnée rue Molitor, près de l’entrée de l’hôpital central, à Nancy, Fatima Elmaldi lit un article du Nouvel Obs. La lecture, c’est l’activité principale de cette dame de 71 ans, en grève de la faim depuis le 11 avril dernier.

Elle est assise sur la banquette arrière de sa BMW grise. Stationnée rue Molitor, près de l’entrée de l’hôpital central, à Nancy, Fatima Elmaldi lit un article du Nouvel Obs. La lecture, c’est l’activité principale de cette dame de 71 ans, en grève de la faim depuis le 11 avril dernier.

« J’ai relu l’Étranger de Camus, un livre de Kant sur la philosophie de l’histoire et des magazines. Je me sens bien, je bois beaucoup », dit-elle simplement en ouvrant la portière de la voiture. Sur le capot, elle a accroché deux pancartes : « Non assistance à personne en danger » et sur l’autre, le nombre de jours écoulés depuis le début de sa grève.

Fatima Elmaldi réclame la poursuite de sa chimiothérapie, débutée le 25 juillet 2019 pour soigner un lymphome, cancer du système immunitaire. Son traitement aurait été « stoppé de façon criminelle » : « Je me rendais régulièrement à l’hôpital de Brabois, j’en étais à la 18e séance et il m’en restait 7 », détaille Fatima qui habite Montigny-lès-Metz.

Médecin urgentiste à la retraite

« Mais le 8 janvier 2021, une médecin que je n’avais encore jamais vue est passée et m’a téléphoné le 16 février suivant pour dire qu’on arrêtait le traitement. Qu’il n’était plus nécessaire. Or, au vu du nombre de plaquettes de ma prise de sang, je devais poursuivre ! Je ne comprends pas qu’on puisse commettre des erreurs aussi grossières. Je veux ma chimio ! »

Fatima Elmadi semble en connaître un rayon. Elle dit être médecin urgentiste et avoir exercé avant sa retraite à Marie-Galante aux Antilles. Maman de deux grands garçons, elle aurait « bourlingué un peu partout » avant de s’installer en Moselle. Elle répète : « Je ne veux pas revivre les souffrances endurées il y a deux ans. Ce traitement a fait des miracles. Je veux ma chimio ! » Et pour l’obtenir, elle est prête à rester dans sa voiture le temps qu’il faudra.

 

"Je veux ma chimio" : atteinte d'un cancer, elle mène une grève de la faim devant l’hôpital pour être soignée

« Le manque de confort, c’est le plus dur »

Sur un appui-tête, sèche sa serviette de toilette. Fatima dort sur le siège arrière abaissé, emmitouflée dans un sac de couchage déposé par le SAMU Social. « Le manque de confort, c’est le plus dur et les premiers jours, j’ai souffert du froid. Il gelait. Et puis, j’ai du mal à dormir à mon âge. »

Pour se laver et aller aux toilettes, elle se rend dans l’hôpital, et en cas de besoin après 19 h quand tout est fermé, elle frappe au service des urgences, où assure-t-elle, elle est « bien accueillie ».

Joint par téléphone, le CHRU annonce avoir proposé à la gréviste de rencontrer un médiateur mais elle aurait refusé. L’hôpital a aussi signalé la situation au procureur, au préfet et à l’agence régionale de la santé . Quant au directeur, Bernard Dupont, il fait savoir qu’il « ne souhaite pas communiquer » et renvoie vers la préfecture « car la gréviste est garée sur la voie publique ». Contactée, la préfecture assure « ne pas être compétente pour répondre à un litige pour un problème médical ».

Pendant qu’ils se renvoient la balle, Fatima Elmaldi attend en lisant. Déterminée : « La grève de la faim, c’est rien. Je peux aller très loin. Je préfère mourir de faim que du cancer. »

Source EST REPUBLICAIN.

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