Handisport: 12.000 euros pour un fauteuil de foot… «Une cagnotte en ligne, la seule solution»…

HANDISPORT Les équipements pour les sportifs handisports sont hors de prix…

Football Handisport

  • Le Toulonnais Jérémy Nicolas pratique le foot-fauteuil à haut niveau, à l’AS Saint-Etienne.
  • Il lance une cagnotte en ligne pour financer l’achat d’un fauteuil spécialisé pour cette discipline, pour pouvoir s’entraîner entre les matchs.

Des chocs, des pointes de vitesse, des frappes tout en puissance : si vous n’avez jamais vu un match de foot-fauteuil, n’allez pas imaginer que c’est une discipline tranquille, tout en calme, luxe et volupté. Pour pratiquer, il faut être sacrément équipé. Le Graal de la discipline, c’est le Strike force elite, un bolide qui coûte… 11.500 euros. Pour s’équiper, le Toulonnais Jérémy Nicolas a décidé de lancer une cagnotte en ligne, sur le site Leetchi.

« Les mutuelles et la sécurité sociale ne prennent pas en charge les fauteuils de sport… Je n’aime pas demander de l’aide, mais lancer une cagnotte, c’était la seule solution, explique Jérémy Nicolas. J’ai dû ravaler mon ego. » Le Varois joue sous les prestigieuses couleurs de l’AS Saint-Etienne, qui lui prête un fauteuil pour les compétitions… Mais impossible, entre deux matchs, de s’entraîner à Toulon : « C’est indispensable pour progresser », raconte le jeune homme de 22 ans.

Il a beaucoup investi dans le foot-fauteuil :

J’ai une maladie dégénérative, l’amyotrophie spinale infantile et quand j’ai perdu l’usage de la marche, j’étais proche de la dépression. Le foot m’a permis de relever la tête. »

Micro-marché, maxi-débrouille

Le prix des équipements « fait partie de nos grosses problématiques, reconnaît Franck Croullière, directeur sportif chargé du foot-fauteuil au sein de la fédération du handisport. C’est un micro-marché, alors les prix sont très élevés ! »

C’est un problème d’ailleurs qui ne concerne pas seulement les sportifs : « Les fauteuils coûtent très cher, la prise en charge est plafonnée et c’est un parcours du combattant », témoigne le célèbre utilisateur de Twitter, philousports, dont le fauteuil a été financé « grâce à la générosité de [ses] followers. »

C’est la seule solution, « la débrouille », reprend Franck Croullière, qui espère aussi un peu plus d’aide de la part des pouvoirs publics : « Les fauteuils, c’est une chose, mais on a aussi besoin d’aide humaine pour pratiquer, moi je ne peux pas faire mes transferts entre les deux fauteuils, seul. Et je dois payer la personne avec mon argent, ce n’est pas pris en charge… On fixe des objectifs de médaille pour les Jeux paralympiques – ce qui est très bien. Mais à côté de ça, on considère encore que le sport, c’est du luxe ! ».

Source 20 Minutes.

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