Handicap – Wandercraft veut faire remarcher les handicapés avec son exosquelette…

Handicap – La start-up française vient de lever 15 millions d’euros. L’exosquelette, dont la version pro sera lancée fin 2018, coûtera plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Wandercraft développe un exosquelette pour permettre aux handicapés de marcher.

Être debout, marcher est un rêve pour tout handicapé moteur. C’est le défi que sont en train de relever les créateurs de Wandercraft. La start-up française a annoncé ce jeudi qu’elle avait levé 15 millions d’euros auprès de divers investisseurs pour accélérer le développement de son exosquelette. En cinq ans d’existence, elle boucle ainsi son troisième tour de table, après avoir déjà séduit aussi bien Marc Simoncini que Xavier Niel. « Nous sommes fiers d’avoir construit une fantastique équipe d’investisseurs autour de notre mission : apporter l’autonomie aux utilisateurs de fauteuil roulant, explique Nicolas Simon, président et cofondateur de Wandercraft. Ils ne nous apportent pas seulement un financement, mais une expérience unique en robotique, en technologies médicales. Avec la réussite des premiers essais cliniques et après cinq ans de développement à la frontière de la robotique de pointe et de la médecine, nous avons maintenant les ressources pour entrer sur le marché et contribuer à briser la barrière du handicap. »

Un robot qui marche

« Les exos autonomes vont changer la vie de millions de personnes en fauteuil roulant et de leurs médecins, kinés et aidants », souligne la société. Pour atteindre leur but, Nicolas Simon, Alexandre Boulanger et Matthieu Masselin, les trois cofondateurs, ont réuni autour d’eux une équipe d’une trentaine de techniciens de haut vol : mathématiciens, roboticiens… Ils ont aussi été rejoints en 2013 par Jean-Louis Constanza, dont l’expérience de manager doit doper l’avancement du projet.

Le lancement commercial de la version professionnelle de cet exosquelette est prévu fin 2018. Une version pour un usage personnel à domicile est également en cours de développement, mais aucune date de commercialisation n’est pour l’instant fixée. Quid du prix  ? Il serait «  comparable à celui d’un fauteuil roulant électrique haut de gamme  », selon Jean-Louis Constanza. Soit plusieurs dizaines de milliers d’euros. «  Il y a encore du travail, mais les plus gros obstacles technologiques sont levés  », explique Jean-Louis Constanza. On travaille en priorité sur la sécurité en cas de chute, sur le repérage des obstacles pour les franchir, en installant sur l’exosquelette plusieurs caméras dotées d’une vision 3D. » Wandercraft cherche aussi à réduire le poids de sa prothèse, qui pèse environ 50 kilos actuellement, en jouant sur son design, en allégeant les matériaux et en miniaturisant ses moteurs.

Premier essai clinique

Comment construit-on un exosquelette destiné à des personnes handicapées  ? En construisant, littéralement, un robot qui marche : chaque jambe de cet exosquelette est dotée de six moteurs, un par articulation, chaque mouvement devant être précis au millimètre près. Ce « robot » imite les mouvements du corps en interprétant l’intention de l’utilisateur en fonction de l’inclinaison du buste. Autre aspect impossible à négliger : le confort d’utilisation, des mousses de protection devant maintenir le patient avec précision et délicatesse, tout en évitant les escarres.

À la frontière entre technologies robotiques et médicales, l’entreprise vient d’achever un premier essai clinique sur dix patients paraplégiques pour évaluer la sécurité et la tolérance de sa prothèse autonome. Des essais cliniques complémentaires doivent être lancés dès l’an prochain. L’un d’eux doit servir à obtenir «  fin 2018  » le marquage CE, autorisation de commercialisation dans l’Union européenne, pour la première version de l’exosquelette, destinée aux centres de rééducation, a expliqué à l’AFP Jean-Louis Constanza. D’autres études cliniques viseront à démontrer l’efficacité de l’exosquelette pour la rééducation et contre les nombreuses pathologies associées à un handicap moteur permanent : problèmes de vascularisation engendrant des lésions cutanées (escarres), troubles urodigestifs, cardiovasculaires, neuromusculaires, obésité ou encore ostéoporose.

Source LE POINT.

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