Handicap. Osez le féminisme ! demande de « désolidariser » l’allocation des revenus du conjoint…

L’association Osez le féminisme ! veut que le versement de l’Allocation adulte handicapé soit séparé des revenus du conjoint.

Objectif : permettre aux femmes de ne plus dépendre de leur compagnon.

Et les protéger en cas de violences.

En cas de séparation, le versement de l’AAH n’est pas automatique et les femmes en situation de handicap se retrouvent alors sans ressources.

 

L’association Osez le féminisme ! a jugé, dimanche 14 février,  urgent de désolidariser  ​le calcul et le versement de l’Allocation adulte handicapé (AAH)  des revenus du conjoint  ​pour permettre  l’autonomie des femmes en situation de handicap  ​et les protéger « contre les violences »​.

Il y a un an,  l’Assemblée nationale votait un texte visant à désolidariser le paiement  ​de cette allocation  des revenus du conjoint ou de la conjointe. Le Sénat examinera ce texte le 9 mars. Il y a urgence ​, souligne Osez le féminisme ! dans un communiqué.

Cette allocation est  souvent la seule ressource  ​des personnes handicapées, qui dépendent  donc entièrement  ​de leur conjoint pour leurs  dépenses courantes ​, leurs  frais de santé ​, poursuit l’association.

« Sans ressources »

Or,  en cas de séparation, le versement de l’AAH n’est pas automatique et les femmes en situation de handicap se retrouvent alors sans ressources. Dans ces conditions, réussir à quitter un conjoint violent devient une mission impossible ​, s’inquiète Osez le féminisme, en précisant que  34 % des femmes en situation de handicap sont victimes ou ont été victimes de violences de la part de leur conjoint ​. À ce propos, il existe un numéro d’écoute national dédié aux femmes victimes de violences, le 3919.

Interrogée, dimanche 14 février, sur France Inter, la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, a dit préparer  un dispositif efficace  ​afin qu’il n’y ait pas de  mise en dépendance  ​des femmes handicapées  subissant des violences dans leur couple ​.  Je serai intraitable pour qu’elles récupèrent immédiatement leur allocation ​, a-t-elle affirmé, dans cet entretien que l’on peut retrouve ci-dessous.

Mais, a-t-elle ajouté,  toutes les allocations sont sous conditions de ressources  ​avec une prise en compte de celles du couple,  c’est l’essence même de notre pratique ​.

« Pas si simple… »

Les personnes handicapées  veulent être citoyens de droit commun, donc avoir des allocations qui sont sous conditions de ressources ​, a-t-elle assuré.

En outre, si une personne handicapée qui travaille n’est plus en couple,  son plafond va baisser  ​et elle risque aussi de  perdre son allocation  ​ :  Donc, ce n’est pas si simple que ça ​, souligne la secrétaire d’État.

Créée en 1975 pour compenser l’incapacité de travailler, l’AAH est versée selon des critères médicaux et sociaux. Augmentée en 2019, elle est passée de 820 à 900 € mensuels (maximum pour une personne seule). Elle est actuellement versée à plus d’1,2 million de personnes, dont 270 000 vivent en couple.

Source OUEST FRANCE.

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