Handicap : le réseau des Pep veut rendre les colonies de vacances accessibles à tous les enfants…

Depuis 2019, les PEP établissent un projet d’accueil adapté avec les familles qui souhaitent inscrire leur enfant handicapé en colonie de vacances, en s’appuyant sur les pôles ressources handicap.

Handicap : le réseau des Pep veut rendre les colonies de vacances accessibles à tous les enfants

 

Les enfants en situation de handicap partent peu en colonie de vacances. L’été 2019, ils ne représentaient que 0,39% des enfants de 6 à 17 ans accueillis en séjours avec hébergement, alors que 2,14% des enfants dans cette tranche d’âge sont bénéficiaires de l’Allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) (voir encadré ci-dessous).

 Projet d’accueil adapté

Conscientes du besoin pressant d’accueillir ces enfants en séjour ordinaire, Les PEP, qui accueillent environ 16 000 enfants chaque été, ont mis en place depuis 2019 le dispositif « accompagnement handicap PEP attitude ». Quand un parent souhaite inscrire son enfant handicapé en colonie de vacances, un référent PEP contacte les équipes du séjour pour bâtir, avec les familles et les personnes qui accompagnent le jeune, un projet d’accueil adapté à ses centres d’intérêts, ses envies et ses besoins.

« Il s’agit de faire le lien entre la familles et l’association qui organise le séjour. L’objectif est que chaque enfant ait les mêmes droits et possibilités, puisse aller dans des séjours qui l’intéressent, et ne soit pas cantonné aux séjours adaptés, réservés aux enfants en situation de handicap », explique Laurence Planès Cary, cheffe de projet politiques éducatives de vacances, culture et sports. Ce projet d’accueil peut par exemple conduire à renforcer l’équipe sur place ou à adapter certaines activités pour que l’enfant à besoins spécifiques ne soit pas isolé, et profite avec les autres enfants de la richesse du séjour.

Tirer parti des pôles d’appui et de ressources handicap

Le dispositif repose sur l’expertise du réseau des PEP qui gère 80% des pôles d’appui et de ressources handicap aujourd’hui installés dans les départements. « Il s’agit de lieux de ressources, d’orientation, et d’échanges. La question des vacances y est relayée. Ce sont des appuis précieux », indique la cheffe de projet. Car l’une des principales difficultés est de faire savoir aux familles d’enfants en situation de handicap les possibilités qui s’offrent à elles. C’est ainsi que « très peu d’enfants handicapés ont bénéficié des séjours « vacances apprenantes » de 2020, alors que l’accueil de ces enfants faisait partie des critères d’éligibilité des aides de l’Etat, constate Laurence Planès Cary. Ce qui manque encore, c’est la bonne circulation de l’information. » Pourtant, les familles ne paient pas plus cher le séjour de leur enfant s’il bénéficie de cet accompagnement handicap. « Il leur suffit de faire une demande en ligne », ajoute la cheffe de projet.

Du temps et de la disponibilité

Pour l’instant, toutes les demandes ont pu être traitées. Reste à savoir si les familles d’enfants avec des handicaps lourds ne se sont pas auto-censurées. « Il est certain que l’établissement des projets d’accueil nécessite beaucoup de temps et de disponibilité de la part du réseau. Il faut rencontrer les familles, construire le séjour avec les enfants », admet Laurence Planès Cary. A ce jour, le pôle d’experts interne, très engagé sur le dispositif, parvient à gérer toutes les demandes. Mais l’accompagnement handicap n’a que deux années de recul, dont une en pleine pandémie de Covid. « Il faudra sans doute y consacrer davantage de moyens humains avec sa montée en charge », prédit la cheffe de projet.

Focus

Les enfants en situation de handicap, encore trop peu concernés par les colonies de vacances

D’après les dernières données de la Direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative (DJEPVA) 1,088 millions d’enfants de 6 à 17 ans ont effectué un séjour de vacances durant l’été 2019, dernière année « normale », avant l’irruption du Covid qui a fait chuter de 60% les départs en colonie de vacances en 2020. Parmi ceux ci, 4 285 seulement étaient déclarés en situation de handicap, soit 0,39% des enfants accueillis en séjours avec hébergement de plus ou moins cinq jours. Or les enfants bénéficiaires de l’Allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) représentent 2,14 % des 6-17 ans, d’après le rapport de la Mission nationale « accueils de loisirs et handicap » de 2018. C’est dire si les enfants en situation de handicap partent peu en colonie de vacances.

 

Source LA GAZETTE DES COMMUNES.

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