Handicap : la première adjointe de Lyon choquée par les propos d’une élue d’opposition…

Elle-même handicapée, et bien que ne représentant pas tous les handicaps, la première adjointe au maire de Lyon Audrey Henocque s’est dite choquée par les propos de la conseillère d’opposition de droite sur les handicapés, Françoise Blanc.

Audrey Henocque, première adjointe et Grégory Doucet, maire de Lyon.  Photo Progrès /David TAPISSIER1 /2

Audrey Henocque, première adjointe et Grégory Doucet, maire de Lyon.

On ne l’avait pas forcément vu venir. Mais alors qu’elle devait prendre la parole pour la première fois dans ce conseil municipal, jeudi, pour présenter une décision modificative sur des subventions, la première adjointe, en charge des Finances, Audrey Henocque, s’est exprimée sur un tout autre sujet. Très émue, elle a tenu à réagir aux propos de Françoise Blanc, présidente par intérim du groupe Droite Centre et Indépendants. Cette dernière avait en effet pris la parole quelques délibérations plus tôt pour s’exprimer longuement sur le 5e rapport de la commission communale pour l’accessibilité de la ville de Lyon 2019-2020.

Et ses propos ont « choqué » la première adjointe. Elle dit : « Vous utilisez le terme « cul de jatte » pour désigner les personnes amputées des membres inférieurs. C’est du validisme (1). C’est comme de parler de « nègre » pour évoquer les personnes de couleur. Ce qui est du racisme […] Vous parlez aussi de « ces êtres » pour parler de personnes handicapées, comme s’il y avait une différence de nature entre les handicapés et les valides alors que la société est seulement composée d’hommes et de femmes avec des atouts et des difficultés. »

Blanc exprime « ses regrets »

Reprochant à Françoise Blanc « d’infantiliser » les handicapés, et de faire preuve de « misérabilisme », elle a proposé que l’on organise des conférences pour expliquer ce qu’est le validisme, comme on parle du racisme ou du machisme et a été très applaudie à la fin de ce propos préliminaire. La conseillère d’opposition, elle, a tenu à lui « exprimer ses regrets », rappelant son engagement très long dans le milieu du handicap où ses propos n’auraient jamais choqué. Elle lui a proposé d’avoir une conversation ensemble sur le sujet.

1- Le manifeste du Collectif Lutte et Handicaps pour l‘Égalité et l’Emancipation (CLHEE) définit le validisme comme « la conviction de la part des personnes valides que leur absence de handicap et/ou leur bonne santé leur confère une position plus enviable et même supérieure à celle des personnes handicapées. […] Il se traduit par des discours, actions ou pratiques paternalistes, condescendants et dénigrants à l’égard des personnes handicapées, qui les infériorisent, leur nient toute possibilité d’être satisfaites de leur existence et leur refusent le droit de prendre en main leur propre vie. »

Source LE PROGRES.

 

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