Handicap : « La pitié dans le regard des autres, ça n’aide pas »…

C’était la journée mondiale du handicap ce vendredi 9 octobre.

Elle vise entre autre à défendre les droits et la dignité des personnes atteintes de handicap.

La dignité : un mot clé pour Romain Capiau, 40 ans, un icaunais qui a perdu ses deux pieds et sa main gauche dans un accident de travail.

Romain Capiau n'a pas choisi la facilité, il a choisi sa passion, il est devenu relieur.

Romain  Capiau  a 40 ans, il habite à Tharot (Yonne) dans l’Avallonais. Il y a 13 ans, il a perdu sa main gauche et ses deux pieds après un accident du travail. Il était paysagiste. Romain veut bien parler de sa situation, mais pas question de s’apitoyer. La pitié ne sert à rien si on veut avancer, il en a fait l’expérience pendant sa rééducation : « j’ai fait plusieurs mois de rééducation à Paris » raconte t-il,  » et il m’est arrivé de sortir pour aller au cinéma. A cette époque je n’avais pas mes prothèses et j’étais en fauteuil roulant, et là, Il y a des regards qu’on n’oublie pas. » poursuit-il, » quand on déclenche de la pitié chez les gens, ça n’aide pas à porter le fardeau ».

Le regard des autres

C’est beaucoup dans le regard des autres que l’on se reconstruit, selon  Romain : « J’ai toujours fait en sorte que dans le regard des autres, mon image ne change pas. Et donc à chaque fois que je croisais quelqu’un et que cette personne avait une attitude positive, c’est que je dégageais aussi quelque chose de positif. »

« On y arrive, quand on est passionné »

Le soutien des proches et une passion à nourrir, donnent aussi le carburant nécessaire. Romain a toujours aimé les livres. Il entame en 2014 une formation de relieur, un métier pas forcement adapté à son handicap. « C’est quand même un métier manuel » commente t-il, « quand il manque une main, ce n’est pas facile. Il faut trouver des combines pour compenser, mais on y arrive quand on est passionné. »

« Pas besoin d’un handicap pour être fier de soi »

Depuis un an, il est à son compte, et son travail, ses créations, ses reliures personnalisées, le comblent. Une satisfaction d’homme, d’artisan et de rien d’autre :  « une fois que c’est fini, quand je me retourne je me dis, super, c’est quand même moi qui ai fait ça, c’est gratifiant. mais il n’y a pas besoin d’un handicap pour être fier de soi, quand on a fait quelque chose ».

Source FRANCE BLEU.

 

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