Handicap – Affaire de la Couronnerie : Jean-François Bordat condamné à un an de prison ferme…

Le tribunal correctionnel d’Orléans a rendu son jugement dans l’affaire de la Couronnerie.

L’ancien directeur Jean-François Bordat est condamné à trois ans de prison dont un an ferme pour corruption, détournement de fonds et abus de confiance.

Il devra verser 620.000 € à l’entreprise d’insertion.

Jean-François Bordat ne s'est pas déplacé au tribunal ce mardi après-midi pour entendre le jugement

Corruption passive, détournement de fonds publics, abus de confiance : Jean-François Bordat a été reconnu coupable par le tribunal correctionnel d’Orléans qui a rendu son jugement ce mardi après-midi. L’ancien directeur de la Couronnerie est condamné à trois ans de prison, dont un an ferme. Il devra verser plus de 620.000 euros à l’entreprise d’insertion de Saint-Pryvé-Saint-Mesmin au titre du préjudice subi.

Agé de 71 ans, Jean-François Bordat a dirigé la Couronnerie de 2002 à 2013, jusqu’à son licenciement pour faute grave. La structure, spécialisée dans le conditionnement et le façonnage, et qui compte 150 encadrants et 220 travailleurs handicapés, était alors au bord de la cessation de paiement.

Les 6 autres prévenus condamnés pour corruption

Sur la période jugée qui va de 2010 à 2013, les notes de frais suspectes s’élevaient à plus de 30.000 euros – restaurants, hôtels de luxes lors de déplacements que l’ancien directeur justifiait par la nécessité de démarcher de nouveaux clients. Surtout, la justice estime que Jean-François Bordat avait mis en place un véritable « système de corruption » avec des entreprises intervenant sur la Couronnerie en échange de faveurs dont il bénéficiait, notamment l’entretien du jardin dans sa propriété privée d’Ardon, la pose d’un adoucisseur d’eau, un séjour à Belle-Ile-en-Mer, et même l’organisation du vin d’honneur pour le mariage de sa fille, réalisée par la Sodexho (entreprise de restauration collective) et payée par la société de bâtiment BFC via deux fausses factures.

Les six autres prévenus  – un ancien cadre de la Sodexho , un paysagiste, un architecte orléanais et trois entrepreneurs du secteur du BTP – ont tous été condamnés pour « corruption active ». Ils écopent de peines allant de 6 à 12 mois de prison avec sursis, et pour cinq d’entre eux d’une amende allant de 3.000 € à 10.000 €.

Le soulagement pour le personnel et les usagers de la Couronnerie

« Aujourd’hui, je suis soulagée, réagit Suzanne Buron, qui a présidé de 2013 à 2018 l’association ASDM (l’Association pour l’adaptation sociale des déficients moteurs) dont dépendait alors la Couronnerie. Cela fait six ans que j’entends que Monsieur Bordat a des soutiens tels qu’on n’arriverait jamais jusqu’au procès. Non seulement il a été jugé mais il est condamné. Et je suis satisfaite, surtout pour les handicapés et les usagers de la Couronnerie, parce qu’ils ont vécu des moments extrêmement difficiles à cause de cette affaire. »

Suzanne Buron aimerait à présent « pouvoir tourner la page« , mais craint qu’il faille encore patienter. « Avec un tel jugement, je pense que certains feront appel et que, malheureusement, la page ne soit pas tournée. Mais c’est un premier bon point que remporte la Couronnerie, si on peut parler ainsi. » Les prévenus disposent en effet de dix jours pour faire appel du jugement. Me Eric Grassin, avocat de l’un des prévenus, indique son intention d’interjeter appel, dès mercredi matin.

Source FRANCE BLEU.

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