Handicap – Accessibilité en Moselle : de gros progrès à faire…

Accessibilité handicap – La Moselle n’est pas un département modèle en matière d’accessibilité. De nombreux bâtiments publics, collèges, gares ou tribunaux, n’ont toujours pas engagé les travaux nécessaires.

L’ambitieuse loi sur le handicap de 2005 fixait l’objectif d’une accessibilité universelle à l’horizon 2015. Mais en 2015, moins de 40 % des établissements recevant du public (ERP) étaient accessibles en France. Un nouveau dispositif, les Ad’AP (Agendas d’accessibilité programmée), a donc été mis en place avec pour objectif de relancer « une dynamique ». Oui mais voilà, deux ans après la création des Ad’AP, il reste encore de nombreux points noirs en Moselle.

1. Les écoles et collèges

Côté infrastructures scolaires, la copie est médiocre en matière d’accessibilité. En 2015, selon l’APF (Association des paralysés de France), moins de six écoles primaires sur dix étaient accessibles en France, dont 40 % des collèges et 20 % des lycées. Le constat est à peu près identique en Moselle puisque dans le département, seulement 32 des 90 collèges sont accessibles aujourd’hui, 11 totalement et 21 partiellement. Comment expliquer un tel retard ? Par le coût de la mise aux normes d’un vaste patrimoine immobilier scolaire (750 000 m²), répond-on du côté du conseil départemental de la Moselle. « Le Département s’est engagé depuis 2005 dans une démarche pragmatique de mise en accessibilité de ses établissements, suivant un maillage territorial permettant de répondre aux besoins des usagers. Il est intervenu sur les établissements, sans pouvoir réaliser l’exhaustivité des opérations prévues par la réglementation, car les investissements de la collectivité ne pourraient s’orienter sur cette seule thématique réglementaire qui mobiliserait la totalité de nos budgets. » Le Département précise par ailleurs que « la reconstruction ou restructuration complète de 9 établissements depuis 2005, a participé à ce travail de mise aux normes qui va se poursuivre en prenant de l’ampleur au courant des prochaines années ».

2. Le tribunal de Metz

Douze ans après la loi de 2005 sur le handicap, le palais de justice de Metz n’est toujours pas accessible, à l’exception d’une salle d’audience située en sous-sol. « Les personnes qui sont en fauteuil roulant manuel se font porter pour accéder au bâtiment », explique Suzanne Barbenson, la déléguée départementale de l’APF. Même chose pour les enfants en poussettes. Pourquoi rien n’a-t-il été fait ? « Cette situation est inhérente à la complexité technique et architecturale (le bâtiment est classé monument historique) », explique-t-on au ministère de la Justice. La chancellerie a prévu de consacrer 90 millions d’euros pour réaliser la mise en accessibilité de son patrimoine judiciaire dont cinq millions pour le bâtiment messin. Selon les engagements pris dans le cadre des Ad’AP, tous les tribunaux de France, dont celui de Metz, devraient être accessibles à l’horizon 2024.

3. Les transports en commun

Si des progrès ont été faits au cours des cinq dernières années – Mettis, les gares de Metz, Thionville et Rémilly ont bénéficié d’importants travaux –, les chantiers à mener demeurent nombreux en Moselle et en France en général. « J’ai déjà voyagé en train en Allemagne ou au Canada, tout y est facilité pour les personnes en fauteuil roulant, témoigne Joseph Muller, de l’APF Moselle. C’est loin d’être le cas chez nous. »

Dans le département, la prochaine gare à bénéficier de la mise en accessibilité sera celle d’Hagondange (installation de quatre ascenseurs notamment) d’ici 2020. Celles de Saint-Avold et Sarreguemines devraient suivre d’ici 2021 selon les engagements de la SNCF. En revanche, pour toutes les autres gares de Moselle, aucune date de mise aux normes n’est avancée.

Source LE REPUBLICAIN LORRAIN.

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