Grâce à Cap intérim, les travailleurs handicapés de l’Oise trouvent un emploi…

Ils seraient près de 2000, dans le département, à être en situation de handicap et en recherche d’un travail.

Cet organisme spécialisé apporte des solutions.

Unique dans l’Oise, l’agence de Cap intérim est installée au centre d’affaires Sarcus, à Nogent-sur-Oise. LP/J.B.

« Jamais je n’ai vu d’intérimaires aussi impliqués! » Après plusieurs expériences dans des agences classiques, Döndü Alkaya recrute désormais pour Cap intérim, qui possède une agence dans l’Oise. Cette entreprise de travail temporaire spécialisée dans l’accompagnement des personnes physiquement handicapées est unique en son genre.

« On estime à près de 2000 le nombre de demandeurs d’emploi en situation de handicap dans le département, indique Jean Michel Guittenit, le directeur, alors que débute ce lundi la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH). Et 53 000 dans les Hauts-de-France. » La majorité des intérimaires ayant un handicap lié à des problèmes de dos.

Un vrai « coaching » qui peut durer deux ans

Depuis Nogent-sur-Oise, Cap intérim a trouvé du travail à « 451 personnes l’an passé et formé 188 salariés », indique le responsable. « Nous rayonnons sur toute l’Oise, précise Döndü Alkaya. Beauvais, Formerie, Crépy-en-Valois, etc. »

Des chômeurs avec une problématique particulière, donc, dirigés vers Cap interim par les structures classiques ( Pôle emploi, missions locales, etc.) ou le bouche-à-oreille. « Le premier entretien dure généralement une heure ou une heure trente, indique Jean Michel Guittenit. Puis nous revoyons les gens régulièrement. Le handicap doit devenir accessoire, seules les compétences comptent. »

Souvent, un travail est nécessaire en amont. « Dans un cas sur dix, la personne a été licenciée pour inaptitude à la suite d’une maladie ou d’un accident. Il y a alors un deuil à faire, ou on court vers l’échec. » Un partenariat avec Pôle emploi permet à Cap intérim de financer « un coaching » de deux ans, qui peut exceptionnellement être allongé de six mois.

Convaincre les entreprises ? Une tâche difficile

Reste à trouver les entreprises. « On démarche, on essaie de convaincre, explique Döndü Alkaya. Certains sont sensibles à la question, d’autres non, ce n’est pas simple. » Une quinzaine de grosses sociétés travaillent aujourd’hui avec Cap intérim : industrie, logistique, services, transports… Comme Chanel, dans le Compiégnois, qui « emploie en permanence trois ou quatre de nos salariés ».

Cap intérim se révèle aussi précieuse pour de petites sociétés, comme en témoigne Isabelle Dhamy, directrice générale d’Agri-indus, spécialiste des pièces détachées agricoles installé à Eraine, un hameau de Bailleul-le-Soc, à l’est de Compiègne. « Il y a deux ans, j’ai appris par mon comptable que nous ne remplissions pas nos obligations dans ce domaine. »

Une aide au recrutement pour les petites strucures

Une omission involontaire de trois ans sanctionnée par une pénalité « d’environ 14 000 €, ce qui n’est pas rien pour une petite structure ». La responsable se penche alors, seule, sur la question. « C’est un parcours du combattant… Nous sommes isolés, sans transport en commun, avec un travail qui peut être physique et se faire dans le froid… »

Dans un premier temps, on lui conseille de verser 4 000 € à un fonds dédié. « En échange, on recevait des enveloppes ou des rames de papier… Je trouvais que cela n’avait pas de sens, mais je n’avais pas d’interlocuteur viable. Je ne savais pas comment faire. »

C’est par hasard qu’elle entend finalement parler de Cap intérim, en 2017. « Ils ont été d’une efficacité redoutable, sourit Isabelle Dhamy. Ils m’ont fourni trois personnes pour un inventaire et cela s’est bien passé. » Parmi eux, « il y en a un dont on a été particulièrement satisfait, avec lequel on travaille toujours. Il vient dès qu’on a un surcroît d’activité. »

Denis Lefevre en est persuadé : « Sans eux, je serais toujours au chômage » LP/Julien Barbare

Il s’agit de Denis Lefevre. Pour lui, Cap intérim a été une planche de salut. Licencié en 2015 pour des raisons économiques, ce dernier est reconnu travailleur handicapé depuis le début des années 2000. « J’ai été opéré trois fois pour des hernies discales », détaille l’homme de 57 ans.

Désormais, « je ne peux plus travailler en poste fixe, ni conduire trop longtemps ». Pendant deux ans, il peine avec les structures classiques, jusqu’à rencontrer l’agence spécialisée. « Ils ont été très sympas et ont très bien compris mes besoins. » Ce travail chez Agri-indus, à quelques kilomètres de chez lui, cela a été une aubaine. « Quand il y a un truc que je n’arrive pas à faire, je demande de l’aide, ça se passe bien. »

Objectif final : un retour pérenne vers l’emploi

Denis Lefevre en est persuadé, sans Cap intérim, « je serais encore au chômage » Une belle histoire, humaine, comme l’agence spécialisée en compte beaucoup. « Notre objectif principal reste un retour pérenne vers l’emploi, insiste Jean Michel Guittenit. Sur l’ensemble de nos intérimaires, 63 % nous quittent avec une formation, un CDI ou un CDD de plus de six mois. »

Sa SARL n’a qu’un seul actionnaire, une association, Cap énergie. « Nous n’avons jamais versé un dividende », assure-t-il. Les bénéfices servent uniquement au développement. Créée il y a dix ans dans la Somme, Cap intérim possède dix agences, dont neuf dans la région et une en Ile-de-France, à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne).

Quasi unique en France, l’entreprise reçoit des demandes de partout. « De Seine-Maritime, Champagne-Ardenne, Alpes-Maritimes… » Une croissance nécessaire. Dans un futur proche, les travailleurs handicapés devraient représenter 10 % de la population active… « Il y a un vrai enjeu. »

Cap intérim, centre d’affaires Sarcus, 9, rue Ronsard à Nogent-sur-Oise. Contact : 03.44.25.20.40, accueil60@capinterimfrance.fr.

Source LE PARISIEN.

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