Glyphosate: Macron maintient l’interdiction en France «au plus tard dans trois ans»…

Le renouvellement, ce lundi, de la licence du glyphosate, herbicide très controversé de l’entreprise Monsanto, a suscité de nombreuses réactions en France.

Le glyphosate

Les représentants des 28 États membres de l’UE se sont mis d’accord, ce lundi: la licence du glyphosate est renouvelée pour cinq ans (l’actuelle expirant le 15 décembre). Ce renouvellement a donné lieu à de nombreuses réactions de la part du gouvernement et des syndicats.

● La France maintient sa position

Malgré la décision de l’Union européenne, le président français Emmanuel Macron a affirmé, ce lundi en fin d’après-midi, que le glyphosate serait interdit en France «au plus tard dans trois ans». Le chef de l’État l’a précisé dans un tweet, publié quelques heures après la décision prise par les États membres de l’UE.

Le gouvernement a également réagi dans le même sens. «La France regrette ce résultat», a déclaré Matignon qui a précisé que les autorités françaises chercheront, avec l’appui d’autres États membres, «à peser au niveau européen pour que la Commission mène des études supplémentaires sur la dangerosité du produit et sur les alternatives pour les agriculteurs».

Brune Poirson, la secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, s’est également exprimée dans ce sens.

Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture s’est montré davantage satisfait par la décision de l’Union européenne. Le ministre s’est déclaré «heureux» que les États membres de l’UE soient parvenus à un accord: «Nous sommes partis de loin, nous étions sur une ré-autorisation à 10 ans. Nous avons réussi à force de dialogue, à force de discussion avec nos partenaires, à réduire de moitié la durée qui était prévue.» Stéphane Travert a tout de même appelé «à trouver des solutions de remplacement pour cet herbicide controversé».

● La FNSEA regrette que «la France ait choisi de faire bande à part»

La Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA) a salué, dans un communiqué, «le pragmatisme d’un grand nombre d’États membres européens» déplorant cependant que «la France ne s’y soit pas ralliée et ait choisi de faire bande à part».

Le syndicat souligne tout de même que «ce temps politique reste en décalage avec le temps de recherche scientifique» et ajoute que «cette décision intervient après des mois d’incertitudes, d’hésitations, de postures idéologiques, laissant les agriculteurs français et européens dans l’expectative».

La FNSEA conclu en déclarant qu’ils «travaillent pour apporter des solutions aux agriculteurs», et attendent «que le gouvernement réponde à leur main tendue».

● Les associations «scandalisées»

L’Union européenne a «balayé le principe de précaution et la santé du revers de la main». Générations futures, Foodwatch et la Ligue contre le cancer ont vivement réagi à la décision de l’Union européenne d’autoriser le glyphosate pour 5 ans.

«Tout convergeait vers une interdiction: la pression des citoyens, de nombreuses organisations dont des associations d’anciens agriculteurs malades, des députés français et européens, le scandale des “Monsanto papers” (documents internes révélés à l’occasion d’un procès aux États-Unis, NDLR), la polémique autour de l’évaluation scientifique… Cela n’aura pas suffi», ont regretté les associations.

«C’est tout simplement scandaleux et la preuve, une nouvelle fois, que le travail de sape de Monsanto, comme on a pu le voir avec les “Monsanto papers”, l’emporte sur le principe de précaution», a réagi Greenpeace, appelant «la France et le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot à mettre en place un plan de transition pour les agriculteurs français, avant la fin du quinquennat».

«Il est toujours possible pour un pays (d’interdire) une matière active autorisée en Europe, il faut simplement le justifier auprès de l’UE», a expliqué François Veillerette, porte-parole de Générations futures. «La France doit être à la hauteur de sa promesse, on sera vigilant à ce que ne soit pas une parole en l’air».

Source LE FIGARO.

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