Eurockéennes 2019 : Vivre le concert d’Angèle en fauteuil roulant, le grand bonheur des personnes handicapées…

Samedi 6 juillet, au concert d’Angèle aux Eurocks, le podium aménagé pour les personnes à mobilité réduite était trop petit pour accueillir toutes les personnes en situation de handicap.

Sylvie, Jérôme, Mathieu ont vécu un moment inoubliable.

Eurockéennes 2019 : Vivre le concert d'Angèle en fauteuil roulant, le grand bonheur des personnes handicapées. © France 3 Franche-Comté : Sophie Courageot

Deux heures avant le début du concert d’Angèle, nous les croisons seuls à l’ombre sous le chapiteau de la Greenroom. Sylvie, Jérôme, et Mathieu savourent le temps avec leurs accompagnateurs. S’il y a un concert qu’ils ne veulent pas rater aujourd’hui c’est celui de la blonde et pétillante belge Angèle.

« Tout, il faudrait tout oublier
Pour y croire, il faudrait tout oublier
On joue, mais là, j’ai trop joué
Ce bonheur, si je le veux, je l’aurai »

Eurockéennes 2019 : Vivre le concert d'Angèle en fauteuil roulant, le grand bonheur des personnes handicapées. © France 3 Franche-Comté : Sophie Courageot

Ce bonheur, Sylvie Crelier le vit chaque année aux Eurockéennes. « Pendant 12 ans, j’ai vécu le festival sur mes deux jambes. Depuis mon amputation, je viens en fauteuil roulant, cela fait 7 ans » nous explique-t-elle dans une joie communicative. « Etre aux Eurockéennes, c’est être au pays des Bisounours pendant 4 jours. On est aidés, on se sent comme tout le monde » confie-t-elle. Son ange gardien sur ce festival c’est Calogera Davico, médecin rééducateur à l’association des Paralysés de France et la MDPH. « Sans accompagnateur, venir au festival ne serait pas possible, notamment en raison des pentes du terrain des Eurockéennes » explique Sylvie.

Sylvie a profité des concerts durant 4 jours. Avec un moment magique lors du concert d’Alpha Blondy. « Avec mon fauteuil, j’ai pu me faufiler à travers la sécurité et approcher Alpha Blondy ! » se réjouit-il encore hallucinée par ce moment fort. Résultat un petit selfie souvenir dans son smartphone.
Jérôme lui aussi attend avec impatience le début du concert d’Angèle. Il vit en fauteuil ses 11e eurockéennes. « J’ai connu quand ce n’était pas du tout « all access ». Là c’est top. On est accompagné, il y a une super équipe. C’est génial, c’est un moment où l’on s’épanouit, où l’on vit comme les autres. On n’en a pas souvent l’occasion » lance Jérôme tout sourire.

Mathieu 17 ans lui vient pour la première fois en fauteuil. Accompagné par un membre de sa famille. Un problème à une cheville l’empêche de se déplacer normalement. « On m’a proposé de passer par ce dispositif d’accompagnement, sinon j’aurais du prendre des béquilles » explique le jeune homme qui a fait d’incroyables rencontres parmi les personnes à mobilité réduite présentes sur le festival. Lui le jeune valide a beaucoup appris à leurs côtés. « L’ambiance avec eux, c’est génial, il n’ont peur de rien, et ils vivent tout à fond, c’est génial ! » ajoute-t-il.

Eurockéennes 2019 : Vivre le concert d'Angèle en fauteuil roulant, le grand bonheur des personnes handicapées. © France 3 Franche-Comté : Sophie Courageot

Car pour suivre Sylvie et Jérôme, il faut être en forme. Sylvie passe par le « all access », le stand d’accueil pour les personnes handicapées. Et c’est parti pour un tour en joelette pour visiter le site à hauteur d’un humain debout.

300 bracelets « all access » sont distribués chaque jour au festival des Eurockéennes, pour les personnes en situation de handicap et leurs familles ou accompagnateurs.

Nous croisons au bar Yannick Calley, référent « all access » et président fondateur du comité départemental handisport. « La présence de ce dispositif « all access » a changé beaucoup de choses pour les personnes à mobilité réduite. Les festivaliers n’ont plus besoin de venir avec trois ou quatre copains pour les aider. D’une année sur l’autre, ils nous appellent pour dire je reviens… ici on les aide à se déplacer de scène en scène, à aller manger, à aller aux toilettes » explique Yannick. Un coin repos leur est réservé avec des toilettes aménagées aux situations de handicap.

Pendant les quatre jours de festival, la frontière entre valide et handicapés s’estompe. « Tout ce petit monde transparaît l’esprit des Eurockéennes, l’entraide, la solidarité, le partage… certains jeunes proposent de nous aider, ce n’est pas le cas parfois dans la vie de tous les jours » explique Calogera l’accompagnatrice de Sylvie. Sylvie qui dans quelques heures retrouvera sa vie quotidienne rythmée des cours de cyclo-danse. Pour continuer à bouger en musique avec son fauteuil.

Le concert d’Angèle commence. Sylvie et Jérôme arrivent malgré tout à trouver une dernière place sur le podium des personnes à mobilité réduite. Nous les laissons à leurs sourires. Et à la musique qui comme le chante Adèle, va leur faire un peu « tout oublier ». Le fauteuil n’existe plus le temps du concert. « S’éclater autant que les valides ça n’a pas pas de prix » conclut Sylvie.

Source FR3.

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