Environnement – Pourquoi il faut éviter de répondre « merci » à un e-mail ?

Des chercheurs britanniques ont récemment démontré que réduire l’envoi d’e-mails inutiles, comme ceux qui répondent simplement « merci », permettrait de réduire fortement les émissions de CO2.

Une action simple et efficace pour l’environnement.

Et si, de la politesse à la protection de l’environnement, il n’y avait qu’un pas ? L’utilisation du papier n’est certes pas bénéfique à la nature, mais privilégier les échanges numériques ce n’est pas non plus vraiment écolo.

En effet, l’envoi de milliards d’e-mails chaque jour, l’utilisation des serveurs et des différents outils numériques contribuent pour une part importante aux émissions de gaz à effet de serre. En 2019, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) expliquait que la pollution numérique était responsable de 4 % de ces émissions dans le monde. C’est plus que le trafic aérien (3 %).

Mais alors que faire pour limiter cette pollution numérique ? Eh bien, commencer par éteindre ses équipements sans les laisser en veille quand on a fini de s’en servir, limiter le nombre d’onglets ouverts sur son navigateur quand on utilise internet, ainsi que le visionnage de vidéos en ligne, alléger ses mails, les trier, les supprimer…

Des gestes simples auxquels des chercheurs britanniques ont ajouté une nouvelle recommandation : cesser d’envoyer des mails inutiles.

Les mails inutiles, ça pollue

À l’approche de la COP26 de Glasgow (Écosse), qui doit se tenir l’an prochain, l’équipe chargée de la lutte contre le changement climatique au Royaume-Uni s’est récemment intéressée à une pratique numérique néfaste à l’environnement : l’envoi de millions d’e-mails inutiles, chaque jour, parfois simplement pour dire « merci ». Une information révélée par le quotidien économique britannique The Financial Times .

« Nous avons examiné des études qui suggèrent que la réduction de ces courriels une seule fois par jour peut permettre d’économiser beaucoup de CO2 », a confié au journal une personne impliquée dans la préparation de la COP26.

Au Royaume-Uni, les autorités se sont notamment penchées sur une étude du fournisseur d’énergie Ovo Energy, basé à Bristol. Parue il y a désormais un an, elle suggère que si chaque Britannique envoyait un mail en moins chaque jour, près de 16 tonnes de CO2 seraient économisées. Soit l’équivalent de plus de 80 000 vols en avion entre Londres et Madrid…

En 2019, un article publié par le média français Qu’est-ce qu’on fait ? !, qui s’intéresse aux différents enjeux planétaires, expliquait qu’en France, chaque jour, 1,4 milliard de mails sont envoyés, et que 75 % d’entre eux sont des spams. On estime qu’un mail simple, sans photo, génère en moyenne 4 g de CO2, entre son envoi, son passage par différents data-centers, sa réception, son ouverture, etc.

La politesse, c’est fini ?

L’étude d’Ovo Energy stipule aussi que près de 64 millions de mails inutiles seraient envoyés chaque jour. Parmi eux, un nombre important de réponses de politesse, ne comportant pas plus de trois mots. Un classement a été établi. Au premier rang on trouve le mot « merci », suivi de la formule « bon week-end », puis de « reçu », « bonne soirée », « toi aussi » ou encore « LOL ».

Autant de messages pointés par l’étude, et qui pourraient au final être facilement évités. « Bien que la politesse britannique stéréotypée soit à l’origine de nombreux courriels de remerciement, la nouvelle étude a également révélé que 71 % des Britanniques n’hésiteraient pas à ne plus envoyer de courriels de remerciement s’ils savaient que c’était pour le bien de l’environnement et pour aider à lutter contre la crise climatique. Mieux encore, 87 % des Britanniques seraient heureux de réduire leur trafic de courriels pour soutenir la même cause. »

Alors non, ça ne veut absolument pas dire qu’il faut abolir la politesse entre collègues, mais il s’agit plutôt d’une invitation à réfléchir à l’utilité du courriel envoyé…

Source OUEST FRANCE.

Pour marque-pages : Permaliens.