En Haute-Garonne, plus de 1.000 élèves handicapés étaient sans auxiliaire à la rentrée scolaire…

Selon le syndicat d’enseignants Snuipp-FSU et le collectif d’auxiliaires de vie scolaire (AVS) de Haute-Garonne, plus de 1.000 élèves handicapés n’avaient pas d’AVS à la rentrée scolaire 2018.

La faute à une augmentation des demandes et à un manque de candidats.

A la rentrée 2018, plus de 1.000 élèves étaient en attente d'un AVS en Haute-Garonne d'après les syndicats. (Image d'illustration)

Plus de 1.000 élèves handicapés de Haute-Garonne étaient en attente d’un auxiliaire de vie scolaire (AVS) à la rentrée 2018 : voilà le constat alarmant dressé par le collectif des AVS du département et le syndicat enseignant Snuipp-FSU. Lors la rentrée 2017, ils étaient 600. Cette situation difficile est liée à plusieurs facteurs : l’augmentation du nombre d’enfants handicapés, le manque de nouveau candidat et la difficulté du métier qui en décourage beaucoup.

250 dossiers supplémentaires par mois

Le département est confronté à une constante augmentation du nombre d’enfants handicapés nécessitant l’aide d’un AVS dans leur temps scolaire. En effet, selon le collectif des AVS et le Snuipp-FSU, la maison départementale des personnes âgées accorde 250 notifications par mois. Cela signifie qu’elle accorde à 250 élèves par mois le droit d’avoir un AVS. « C’est énorme », constate Xavier Mouchard, délégué du personnel chargé des AVS au Snuipp-FSU. « On est très inquiets », souffle-t-il. Il estime que les moyens accordés par le rectorat ne suivent pas.

Autre difficulté dans ce dossier : le manque de candidats. Auxiliaire de vie scolaire est un métier qui ne séduit pas. En effet, les AVS sont souvent employés en contrats précaires renouvelés d’une année scolaire sur l’autre, avec un temps partiel subi et donc une faible rémunération. « Le métier n’est pas sexy », confirme Sébastien Monié, AVS depuis 11 ans. « On ne sait pas où on sera l’année prochaine, si on sera rembauché en septembre prochain, on ne sait pas si on arrivera à avoir de quoi manger ou payer les factures à la fin du mois au vu de notre salaire et on ne sait pas non plus si dans la journée on ne va pas faire une connerie avec l’élève, faute de formation ».

Sébastien Monié a réussi à obtenir un CDI en 2016 mais se souvient de sa longue période de précarité. « Les personnes qui acceptent ce métier sont souvent obligées de le faire. C’est ça ou le chômage. Il y a une sorte de chantage à l’emploi qui se fait et à la seconde où ces personnes vont avoir une autre opportunité d’embauche, pas forcément mirobolante mais un peu mieux ce qui n’est pas difficile tellement les salaires sont bas, c’est une personne qui va partir très rapidement. »

À ces facteurs s’ajoutent le manque de formation et parfois l’isolement. Conséquence : beaucoup d’AVS jettent l’éponge, à l’image d’Hélène Garde, qui a travaillé pendant un an avant d’arrêter. Confrontée à un jeune très violent, elle avait le sentiment de batailler dans le vide pour tenter de l’aider. « J’avais un peu l’impression que toute la société ne savait pas quoi faire de lui, que je ne changerais pas les choses », raconte-t-elle, évoquant une institutrice à bout et des problèmes de relation avec les parents. « A un moment, j’ai dit stop. Ce n’était pas du bénévolat mais pas loin. »

Pour faire face à la situation, l’éducation nationale essaie d’attribuer plusieurs élèves à un seul AVS : on appelle cela la mutualisation. « Une logique comptable » d’après les syndicats qui pointent du doigt un accompagnement de moins bonne qualité. Contacté, le rectorat de l’académie de Toulouse ne nous a pas donné de réponse pour l’instant.

Source FRANCE BLEU.

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