Emploi des seniors : le patronat au pied du mur…

Un rapport remis le 14 janvier au Premier ministre propose des solutions pour remédier à un travers français : les plus de 54 ans ne sont pas assez nombreux à être encore au travail.

Mauvais pour les intéressés et pour le financement des retraites.

L’une des solutions, évoquée discrètement, serait que les employeurs cessent de licencier des salariés à 59 ans et de faire supporter à Pôle Emploi le coût de cette préretraite déguisée.

Le taux d’emploi des plus de 55 ans en France est inférieur à celui de la moyenne Européenne. Les employeurs n’y sont pas étrangers.

Encore un rapport sur l’emploi des seniors… Le sujet n’est pas nouveau. Mais il reste d’actualité, comme le rappelle le rapport remis hier par Sophie Bellon (du groupe Sodexo) et dont l’avait chargé le Premier ministre.

En France, le taux d’emploi des 55-64 ans n’est que de 52 % contre 59 % en moyenne dans l’Union européenne. Aux extrêmes, l’Islande, où 80 % des seniors travaillent, et le Luxembourg, où ils sont moins de 40 %.

Trop peu de seniors au travail, cela veut dire trop d’entre eux chez Pôle emploi. Ce n’est bon ni pour les intéressés, ni pour le financement des retraites (la seule cotisation prélevée sur l’allocation-chômage finance la retraite complémentaire et non le régime de base).

Ce n’est évidemment pas un hasard si le sujet revient à l’ordre du jour alors que l’État, le patronat et les syndicats, planchent sur le financement de la future caisse nationale de retraite universelle (CRNU).

Le rapport Bellon rappelle au passage que les mesures qui ont le plus développé l’emploi des seniors ont successivement été le report de 60 à 62 ans de l’âge l’égale de départ en retraite, ainsi que l’allongement de 40 à 41 puis 43 trimestres cotisés. Le report de l’âge du taux plein, quelle qu’en soit la modalité, est l’option défendue par le patronat (report de l’âge légal) et du gouvernement (âge d’équilibre).

Des situations inégales selon l’âge et la formation

À l’intérieur des statistiques moyennes, des disparités. Du fait de l’âge : les plus jeunes des seniors (50-54 ans) sont employés à 80 % mais ceux de 60-64 ans, pour un tiers seulement. Du fait de la formation : ne travaillent que 37 % des seniors sans formation, alors que le pourcentage est double pour ceux qui ont fait des études supérieures.

Comme c’était sa finalité, le rapport dresse une liste de solutions, déjà connues, pour améliorer la situation : davantage de formation continue, d’adaptation aux postes de travail, de prévention de l’usure au travail… Il relève tout de même, au détour d’un paragraphe, un travers majeur et déjà identifié il y a plus de vingt ans : les entreprises mettent volontiers leurs salariés de 59 ans en préretraite déguisée, aux frais de Pôle Emploi.

La « bosse » des 59 ans

Le régime du chômage le facilite. D’une part, la dégressivité des allocations cesse à partir de 57 ans. D’autre part, passé 55 ans, les allocations-chômage sont versées sur la durée maximale de 36 mois. Si l’on décompte 36 mois de l’âge de départ en retraite légal de 62 ans, on arrive à cet âge de 59 ans.

Auquel correspond une « bosse » statistique, mise en évidence par le rapport Bellon. Le Medef, qui se déclare prêt à se mobiliser pour l’emploi des seniors, au prix de quelques aides allégeant le coût des salariés les plus âgés, aura déjà fort à faire pour dissuader ses adhérents d’alléger leur masse salariale aux frais de l’assurance chômage.

Des situations inégales selon l’âge et la formation

À l’intérieur des statistiques moyennes, des disparités. Du fait de l’âge : les plus jeunes des seniors (50-54 ans) sont employés à 80 % mais ceux de 60-64 ans, pour un tiers seulement. Du fait de la formation : ne travaillent que 37 % des seniors sans formation, alors que le pourcentage est double pour ceux qui ont fait des études supérieures.

Comme c’était sa finalité, le rapport dresse une liste de solutions, déjà connues, pour améliorer la situation : davantage de formation continue, d’adaptation aux postes de travail, de prévention de l’usure au travail… Il relève tout de même, au détour d’un paragraphe, un travers majeur et déjà identifié il y a plus de vingt ans : les entreprises mettent volontiers leurs salariés de 59 ans en préretraite déguisée, aux frais de Pôle Emploi.

La « bosse » des 59 ans

Le régime du chômage le facilite. D’une part, la dégressivité des allocations cesse à partir de 57 ans. D’autre part, passé 55 ans, les allocations-chômage sont versées sur la durée maximale de 36 mois. Si l’on décompte 36 mois de l’âge de départ en retraite légal de 62 ans, on arrive à cet âge de 59 ans.

Auquel correspond une « bosse » statistique, mise en évidence par le rapport Bellon. Le Medef, qui se déclare prêt à se mobiliser pour l’emploi des seniors, au prix de quelques aides allégeant le coût des salariés les plus âgés, aura déjà fort à faire pour dissuader ses adhérents d’alléger leur masse salariale aux frais de l’assurance chômage.

Source OUEST FRANCE.

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