EHPAD: la Mutualité française confirme prôner la modulation des tarifs en fonction des revenus…

Alors que la réforme «Grand âge et dépendance» devrait être présentée au parlement avant la fin de l’année, la Mutualité française propose de plafonner le prix des Ehpad en fonction des revenus des résidents et de créer une assurance dépendance généralisée et obligatoire.

 

EHPAD: la Mutualité française confirme prôner la modulation des tarifs en fonction des revenus

La question du financement de la dépendance revient au centre du débat. D’ici 2060, le nombre de personnes âgées en situation de perte d’autonomie devrait doubler, pour atteindre 2,6 millions. Afin de réformer les systèmes de financement, une vaste réforme baptisée «Grand âge et autonomie» sera proposée aux parlementaires, en 2019. Pour contribuer au dossier de la dépendance, la Mutualité française propose plusieurs mesures de financement, comme le Figaro le révélait en janvier.

Dans une interview au Parisien, Thierry Baudet, président de la Mutualité française, qui représente 450 mutuelles, revient ce lundi sur la proposition de moduler les tarifs en EHPAD en fonction du revenu des résidents, une proposition qui s’inspire du dispositif mis en place pour les crèches. Afin d’éviter que les maisons de retraite ne sélectionnent leurs adhérents en fonction de leurs revenus, Thierry Beaudet propose «de fixer des tarifs plafond pour chaque service proposé par l’établissement. Chaque résident conserverait bien sûr la liberté de choix».

En France, un mois en Ehpad pour une personne en perte d’autonomie coûte en moyenne 2500 euros. Près de 1,3 million de personnes âgées bénéficient à ce jour de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), selon les chiffres de la Drees. Mais en dépit de ces protections, le reste à charge s’élève à environ 2000 euros par mois, alors même que la retraite moyenne en France est de 1400 euros. Pour trois années passées en EHPAD, il faut débourser à ses frais près de 72.000 euros. De fait, 80% des retraités n’ont pas les moyens d’assumer seul leur logement en EHPAD, et ce sont bien souvent les familles et les proches qui sont amenés à faire d’importants sacrifices financiers.

Par ailleurs, la Mutualité française défend l’idée d’une assurance dépendance généralisée et obligatoire payée chaque mois par les Français, qui permettrait la prise en charge d’une partie de la perte d’autonomie future. Ainsi, une cotisation dédiée à la dépendance de 10 à 15 euros par mois à partir de 40 ans permettrait d’apporter un financement à hauteur de 500 euros par mois. Cette cotisation serait ainsi intégrée aux contrats d »assurances santé «responsables», qui représentent à ce jour près de 96% des contrées.

Favoriser l’hébergement à domicile

Enfin, la fédération estime qu »il faudrait favoriser l’hébergement à domicile, et invite ainsi le gouvernement à mettre les moyens. En Europe, La France est en retard sur le sujet de l’hébergement à domicile pour les personnes âgées en perte d’autonomie, avec plus de 40% qui sont placées en EPHAD contre 30% pour la moyenne européenne. «Commençons par favoriser le maintien à domicile. Pour cela, il faut des moyens. Or la France dépense deux fois moins que la Suède pour la dépendance», explique ainsi Thierry Beaudet au Parisien.

En juin 2018, Emmanuel Macron s’était engagé à faire voter avant la fin de l’année 2019 une loi sur le financement de la dépendance des personées âgés et structurer l’accompagner du grand âge. Pour présenter avant la fin de l’année le projet de loi «Grand âge et autonomie», la ministre de la santé Agnès Buzyn compte sur le rapport qui sera remis courant mars par Dominique Libeau, le conseiller d’État qui a piloté la consultation nationale lancée à l’occasion de l’ouverture du «chantier grand âge». Parmi les solutions envisagées par l’ancien directeur de la Sécurité sociale, l’idée de créer une cinquième branche de la sécurité sociale qui serait financée par la solidarité nationale.

Source LE FIGARO.

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