Dispensé du port du masque mais banni de certains lieux publics : la galère de ce Lorrain en situation de handicap…

Originaire de Rosières-aux-Salines, Thierry Majer peine à imposer son exception sanitaire.

Cet ancien militaire invalide a été dispensé du port du masque par son médecin traitant dès le début de l’épidémie de coronavirus.

Conséquence, il est chaque jour confronté au regard inquisiteur de ses contemporains.

Dispensé du port du masque mais banni de certains lieux publics : la galère de ce Lorrain en situation de handicap

 

« Assassin »

« On m’a traité d’assassin parce que je ne mettais pas de masque… » Thierry Majer est ému par tant de… bienveillance et de magnanimité. Il faut dire que la période est davantage propice à la délation et au couvre-feu émotionnel qu’à l’indulgence et à l’aménité. Pourtant, Thierry Majer est dans son droit. Très tôt au début de l’épidémie de coronavirus cet habitant de Rosières-aux-Salines (54) s’est vu prescrire une dispense du port du masque par son médecin traitant. Souffrant d’une pathologie pulmonaire qui perturbe son oxygénation, les masques en papier comme en tissu le font suffoquer et entrer en hyperventilation. Très surveillé, testé périodiquement, le quadragénaire est parfois placé sous aérosol et quand il s’exprime, sa voix s’étouffe.

Suffoquant

Ce handicap, qui s’ajoute à une invalidité provoquée par une explosion lorsqu’il était jeune militaire, gêne maintenant Thierry Majer dans ses déplacements quotidiens. Il ne peut plus se rendre dans une pharmacie, certaines grandes surfaces ou emprunter les transports en commun, même le visage recouvert d’une visière en plastique qui le préserve et protège les autres. « J’ai pourtant une dérogation parfaitement justifiée par mon état de santé, témoigne Thierry Majer. Mais même avec la visière, ça pose un souci. On exige que je porte un masque. Or, le décret précise bien que le port de la visière suffit. »

Mansuétude

Même si ses pairs ne sont pas toujours aimables avec lui, Thierry Majer fait preuve de mansuétude à leur égard : « C’est vrai que je subis des remarques désobligeantes, mais je ne peux pas en vouloir aux personnes. Elles ont peur. Et la peur est justifiée. Je suis simplement désolé que l’information sur le décret qui concerne la dérogation sur le port du masque ne soit pas passée ni publiquement, ni au niveau des commerces. »

À l’épicerie de Rosières-aux-Salines, Thierry explique que sa situation est connue et qu’il peut y faire ses courses sans passer pour un « serial contamineur ». En revanche, à la pharmacie, tolérance zéro : « Ils sont catégoriques. Mais ce n’est pas de leur faute, c’est juste un défaut d’information, tout tourne autour de ça… ».

Le virus de l’ignorance

Que dit le décret 2020-860 du 10 juillet prescrivant les mesures générales pour faire face à la Covid-19 ? La règle est sans ambiguïté sur ce point : « Les obligations de port du masque ne s’appliquent pas aux personnes en situation de handicap munies d’un certificat médical justifiant de cette dérogation et qui mettent en œuvre les mesures sanitaires de nature à prévenir la propagation du virus. » Thierry Majer ne se déplace jamais sans son certificat médical et une pièce d’identité. Ce qui ne l’immunise pas complètement contre le virus de l’ignorance.

Source OUEST FRANCE.

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