Dijon : un couple de handicapés mentaux se voit retirer son enfant …

Ils s’aiment. Ils ont eu un enfant mais ils n’ont pas le droit de l’élever.

Un couple de handicapés mentaux domicilié à Dijon s’est vu retirer la garde de leur enfant. Une décision de justice que les parents et la famille du couple d’handicapés ne comprennent pas. Nathalie, la sœur du papa témoigne.

Nathalie est la sœur du papa handicapé mental à qui la justice a retiré son enfant

Nathalie a accompagné son frère pendant toute la grossesse de sa belle-sœur. Si elle a décidé de témoigner, c’est parce qu’elle estime que la loi en ce qui concerne le placement d’enfant dans le cas de son frère est mal-faite : « dès le départ, je présentais ce dénouement. Mon frère âgé de 57 ans et ma belle-sœur, 40 ans, voulaient cet enfant. À ma connaissance, à aucun moment durant la grossesse, ils n’ont été avertis du risque de voir leur enfant placé en famille d’accueil après la naissance. 

740 enfants placés en Côte-d’Or

Du côté du conseil départemental qui a en charge la protection de l’enfance, on ne souhaite pas faire de commentaires sur ce dossier. Dans un communiqué, il est rappelé qu’il s’agit d’abord d’une décision de justice que les services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) sont chargés d’appliquer. Le conseil Départemental rappelle que ses équipes gèrent de la façon la plus humaine des situations complexes. Actuellement 740 enfants sont placés dont 450 chez des assistants familiaux du conseil Départemental de la Côte-d’Or.

C’est le juge des enfants qui prend la décision du placement

Que dit la loi dans le cas des enfants placés ? qui décide ? et sur quels critères ? Stéphane Creusvaux, avocat et responsable de la commission mineurs au barreau de Dijon répond : « c’est le juge des enfants qui prend la décision de placer l’enfant dans une famille ou un foyer d’accueil. Le juge prend sa décision sur la base des rapports des services sociaux, par exemple des conclusions de l’aide sociale à l’enfance. Le juge va toujours raisonner dans l’intérêt de l’enfant. 

S’il estime que la sécurité ou la moralité de l’enfant est en danger, il placera l’enfant. Dans le cas d’un enfant dont les parents sont handicapés, il faut préciser que la loi n’interdit pas à un couple d’handicapés mentaux d’avoir un enfant. Encore une fois, c’est le juge des enfants qui détermine au cas par cas, si ce handicap est compatible avec le fait d’éduquer un enfant. Les parents peuvent faire appel de la décision et même s’entourer d’un avocat. » 

Les services sociaux et médicaux se sont renvoyés la balle. Leur inquiétude, c’était que ma belle-sœur décide d’accoucher ailleurs qu’au CHU de Dijon. Ils auraient perdu la main sur cette grossesse et cet enfant à venir. Après la naissance, mon frère m’a lu une lettre qui l’invitait à se rendre au tribunal en vue du placement de leur bébé. Pour eux, c’est le ciel qui leur tombe sur la tête. Ils ne comprennent pas pourquoi on leur retire leur enfant. J’ai très peur pour l’avenir. »

Source FRANCE BLEU.

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