Déconfinement. Loire-Atlantique : la détresse des parents d’enfants handicapés…

La fermeture des structures d’accueil a été une épreuve pour les parents d’enfants handicapés.

Et le déconfinement n’a rien résolu.

Aujourd’hui, la maman de Gabin, Rezéen de 11 ans, tire la sonnette d’alarme.

Astrid Willemet et son fils Gabin, atteint d’un trouble de la sphère autistique.

Il y a cinq ans, le cri de cette mère rezéenne retentissait sur les réseaux, partagé plus de 134 000 fois. Un appel à l’aide pour Gabin et tous les autres . Astrid Willemet y racontait l’histoire de son fils, 6 ans, né avec un petit côté autrement. Pas de diagnostic précis mais un retard global de développement avec des troubles de la sphère autistique. Le petit garçon, scolarisé à mi-temps en maternelle, était devenu trop autonome pour bénéficier d’heures de garde à domicile par des éducateurs d’Handisup et pas assez pour intégrer une Classe pour l’inclusion scolaire (Clis). Elle y partageait le désarroi des parents sans solution et la longue attente pour obtenir une place en Institut médico-éducatif (IME).

« Il est devenu très triste, s’est mis à faire des mouvements répétitifs »

Cinq ans plus tard, le petit Rezéen est scolarisé à temps plein dans un IME. Il ne parle toujours pas, mais c’est un garçon très doux et dans la relation à l’autre. Il a besoin d’énormément de stimulation, mais il était jusqu’alors à 90 % du temps hors de sa bulle. Pour lui comme pour tous les enfants atteints d’un handicap, le confinement a été un séisme. Brusquement, il s’est retrouvé dans 40 m2, enfermé sans jardin. Tout s’est arrêté. Ces enfants-là ont besoin de structures, de choses cadrées.

Malgré les sollicitations de ses parents, le garçon s’est renfermé dans sa bulle. Il est devenu très triste, s’est mis à faire des mouvements répétitifs, on a vu des signes d’automutilation. Ça n’était jamais arrivé avant.

Astrid et son ex-conjoint ont dû trouver des solutions pour télétravailler. La télé était le seul répit, regrette-t-elle. Pudiquement, elle avoue les idées noires, les familles, déjà oubliées d’habitude, qui explosent. La maman de 38 ans n’a pas baissé les bras, dénonçant dans les médias l’incohérence des limites de sorties pour ce public. Le cabinet de la secrétaire d’État au handicap Sophie Cluzel m’a contactée. Et le 3 avril, les restrictions étaient enfin levées. Une plateforme s’est créée pour aider les familles, « Tous mobilisés », mise en place à l’initiative de la Fédération nationale grandir ensemble, a pu récolter près de 90 000 €, à l’occasion d’une émission dans laquelle Astrid Willemet était invitée.

« Ne devrait-on pas assouplir les protocoles d’accueil pour ces enfants ? »

Le déconfinement n’a qu’à moitié soulagé les familles. Gabin est accueilli deux jours par semaine à l’IME. Les prises en charge en libéral, comme l’orthophoniste, ne reprennent pas. La Rezéenne, qui vit seule avec son fils, s’interroge : Ces enfants mettent beaucoup de temps à progresser et régressent très vite s’ils ne sont plus accompagnés. Se pose alors la question du bénéfice-risque pour eux : Ne devrait-on pas assouplir les protocoles d’accueil pour ces enfants ? Tout ne peut pas reposer sur les familles qui sont déjà épuisées et doivent garder leur travail. C’est une question de santé publique. Et pour ces aidants, il y a urgence.

Source OUEST FRANCE.

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