Trop de dépassements d’honoraires et de pharmacies, selon la Cour des comptes…

Dépassements d’honoraires coûteux chez les spécialistes, pharmacies trop nombreuses et à la rémunération opaque, retraites à l’étranger peu contrôlées… Le point sur trois des thèmes mis en avant par la Cour des comptes dans son rapport annuel sur la Sécu.

Trop de dépassements d’honoraires

La médecine libérale de spécialité coûte cher : 16,1 milliards d’euros en 2016, dont 11,2 milliards en ville et 5 milliards en établissement privés.

Chez les spécialistes, les dépenses « faiblement régulées, sont en progression forte, continue et beaucoup plus rapide » que chez les généralistes.

En cause, notamment, les dépassements d’honoraires pratiqués par les 24.000 praticiens installés en cabinet en secteur 2 (tarifs libres).

Un « contrat d’accès aux soins » a été mis en place en 2013 pour inciter les médecins signataires à limiter leurs dépassements en échange d’une prise en charge de leurs cotisations sociales.

Mais il « a des effets limités pour un coût élevé : en 2015, pour éviter un euro de dépassement, l’Assurance maladie en a dépensé dix », relève la Cour.

Le dispositif a pourtant été reconduit sous un nouveau nom (Optam), « avec des incitations renforcées », dans le cadre de la nouvelle convention médicale signée en 2016 par l’Assurance maladie et les syndicats de médecins, porteuse de quelque 438 millions d’euros de revalorisations pour les spécialistes.

Prépondérance des dépassements dans certaines spécialités (gynécologie, ophtalmologie) ou dans les zones urbaines, allongement des délais d’attente dans les déserts médicaux… L’accès aux soins doit être amélioré, explique la Cour.

Elle propose ainsi de restreindre la liberté d’installation grâce à « un conventionnement sélectif » ou encore d’expérimenter une rémunération à « l’enveloppe globale » à la place du paiement à l’acte, notamment pour les maladies chroniques.

Trop de pharmacies

Les 22 000 pharmacies d’officine sont deux fois trop nombreuses, et les pouvoirs publics ne font rien pour enrayer la situation en leur maintenant un régime « très protecteur », estime la Cour.

Un constat étonnant à l’heure où les syndicats de pharmaciens s’inquiètent de voir une officine fermer tous les deux jours en raison, selon eux, des baisses de prix des médicaments.

Si 10% des pharmacies (souvent dans les agglomérations surdotées) sont fragiles économiquement, la rémunération réglementée du secteur, de 5,4 milliards d’euros en 2015, est « restée quasiment stable en valeur absolue depuis 2007 »….

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Source OUEST FRANCE.

 

 

 

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