Dans « D’un monde à l’autre », Pascal Demolon a voulu « se confronter à la réalité du handicap »…

À l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées, France 3 diffuse « D’un monde à l’autre », un téléfilm avec Anne Marivin et Pascal Demolon.

Ce dernier nous raconte son rôle de paraplégique.

Pascal Demolon et Anne Marivin dans « D’un monde à l’autre ».

Pascal Demolon (Radiostars, Elle l’adore, Peplum) est le héros du téléfilm D’un monde à l’autre, dans lequel il incarne un père de famille devenu paraplégique à la suite d’un accident de voiture, et qui se bat pour retrouver le cours de sa vie.

Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce rôle ?

Le défi, le message. Le scénario m’a ému. Le sujet, sensible, fait peur, car on se demande si on peut être à la hauteur, mais on a aussi le désir de faire entendre la voix des gens qui vivent le handicap au quotidien.

Qu’aimeriez-vous que les spectateurs retiennent ?

Ces gens ont une capacité, une force de vie, que nous, qui n’avons pas à surmonter le handicap, oublions parfois. Nous sommes accablés par des soucis moindres. Et ils n’ont pas envie qu’on les regarde avec compassion. Ils veulent avoir leur place, naturellement, dans le monde dans lequel on vit.

Comment vous êtes-vous préparé ?

Il y a une forme de pudeur à s’installer, quand on est acteur, dans un fauteuil roulant. J’ai souhaité que l’immersion soit la plus forte possible. J’ai voulu partager cette expérience, me confronter à leur réalité. Du matin au soir, sur le tournage, il était hors de question que je me lève, même pour aller chercher un café. La difficulté est permanente : un trottoir, une personne agacée qu’on la gêne nous prenant à partie, un regard inquiet lié à une forme de peur ou de culpabilité… J’ai beaucoup appris aussi en me rendant dans les centres. Nous donnons la parole aux gens sur leur quotidien.

Vous êtes-vous retrouvé dans leur combat, leur persévérance ?

Oui, la route a été très longue pour trouver ma place en tant qu’acteur et une forme de légitimité. Ça aurait pu me décourager, mais je n’ai pas perdu le désir de faire ce métier. Et, même maintenant, ce n’est jamais : « Ça y est  ! ». Il y a encore un feu qui brûle à l’intérieur et je suis toujours reconnaissant à ceux qui ont envie de collaborer avec moi. Je ne travaille pas encore tous les jours, mais j’ai quand même eu de la chance, tardivement, alors je m’en réjouis à chaque fois, j’en prends soin. Il faut rester vigilant, exigeant, investi.

D’un monde à l’autre à 21 h 05 sur France 3.

Source OUEST FRANCE.

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