Cybathlon : Kevin Piette, un athlète qui fait évoluer les exosquelettes…

La deuxième édition du Cybathlon, qui voit s’affronter des athlètes handicapés équipés de prothèses bioniques, s’est déroulé ce week-end sur internet.

Kevin Piette, 32 ans, paraplégique, représente la France avec un exosquelette qu’il a participé à améliorer au fil du temps.

La société Wandercraft a créé un exosquelette dont l'objectif est de "rendre la marche aux gens qui ne marchent plus". (PHILIPPE DE POULPIQUET / MAXPPP)

C’est en quelque sorte les Jeux olympiques de la robotique. La deuxième édition du Cybathlon se tient les vendredi 13 et samedi 14 novembre sur internet en raison du Covid-19. Des athlètes handicapés du monde entier équipés de prothèses bioniques s’affrontent dans des tâches du quotidien à réaliser le plus rapidement possible, sous la surveillance d’un arbitre. La France est représentée par Kevin Piette, un jeune homme de 32 ans devenu paraplégique il y a huit ans.

Dans son salon, Kevin Piette expose une vingtaine de trophées sur des étagères : « à droite, ce sont des coupes de tennis, à gauche, des coupes de moto », les souvenirs d’une vie de sportif dévasté après un accident en mars 2012 qui lui fait perdre complètement l’usage de ses jambes. « Suite à ça, ça engage la découverte d’une nouvelle manière de vivre, confie Kevin. J’ai eu cet accident à 23 ans et pour moi, il était hors de question de passer tout le reste de ma vie assis dans le canapé, à zapper. Je pense que j’étais déjà quelqu’un de dynamique et du coup, ça m’a aidé. »

Kevin Piette reprend alors le sport, le paratennis, et rencontre l’équipe de l’entreprise Wandercraft, qui développe Atalante, un exosquelette, sorte d’armure motorisée qui permet aux paraplégiques de remarcher en équilibre sur leurs jambes. Wandercraft lui propose alors de participer au Cybathlon. « Quand j’ai eu mon accident, si on m’avait dit que j’allais participer à une compétition d’exosquelettes, c’est clair que je vous aurais dit : dans quel monde je vais aller vivre? Je me serais dit : qu’est ce que ça va être, toute cette histoire ? »

Kevin Piette se familiarise avec cet exosquelette de 70 kilos et s’entraîne quatre à six heures par semaine. A force de travail acharné, Kevin a révélé tout le potentiel de la machine. « Il était dans un super état d’esprit, raconte Mathieu Masselin, patron de Wandercraft. C’est un compétiteur, on sentait qu’à chaque fois qu’il y avait une épreuve qui ne passait pas, il le prenait vraiment à cœur, il voulait recommencer tout de suite, faire des entraînements très, très longs. »

Il a fait évoluer la technologie

Kevin a aussi participé à l’évolution de la machine, comme l’explique Véyi Yuine, l’ingénieure en charge de la compétition. « Il a apporté énormément de retour sur tout ce qu’on faisait. Il était vraiment capable de nous dire les points difficiles, les points critiques et il nous a vraiment permis d’améliorer notre produit. » Kevin Piette pense déjà à la prochaine compétition de Cybathlon, en 2024, mais il veut continuer à travailler sur les exosquelettes pour, un jour, améliorer sa vie quotidienne. Et celle des personnes en situation de handicap.

Source FRANCE INFO.

 

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