Covid-19 : l’incompréhension d’un résident, isolé dans son Ehpad après un déjeuner chez son fils…

La crise sanitaire continue à être une épreuve pour les aînés hébergés en Ehpad.

Malgré les protocoles transmis aux familles des résidents de Rion, des Ombelles et de Foug, certains y perdent leur latin.

A ses dépends et bien que vacciné, Sam Vergne s’est vu placé à l’isolement à son retour d’un repas de famille.

Covid-19 : l’incompréhension d’un résident, isolé dans son Ehpad après un déjeuner chez son fils

 

« Je ne critique pas l’Ehpad, ce sont des amours. » Sam Vergne, en pleine possession de ses moyens à 93 printemps moins quelques semaines, n’a rien contre l’établissement de Foug où il est hébergé depuis novembre 2018. Seulement, son déjeuner dominical pris chez son fils à Domgermain lui a laissé comme un goût amer en bouche. A son retour, le vaillant nonagénaire s’est en effet vu consigner dans sa chambre, sans interaction possible avec les autres résidents et ce, « durant sept jours », lui a-t-on annoncé.

« Il m’a assuré qu’on ne l’avait pas prévenu à l’avance », détaille au téléphone l’un de ses trois fils, installé à Nice. « S’il avait su ce qui l’attendait, jamais il se serait sorti ! » Inquiet pour ce père « catastrophé » par la situation – et habituellement peu enclin à appeler à l’aide -, l’homme a voulu mettre en lumière une affaire ni claire pour l’intéressé, ni pour sa famille.

Un rescapé du virus

Car Sam Vergne a déjà contracté la Covid-19 en novembre 2020. Le virus l’a atteint au point de passer un mois aux urgences, mais ne l’a pas terrassé. « Il a même développé les anticorps », relève au passage son fils. Un premier médecin lui a conseillé d’attendre six mois après guérison pour se faire vacciner. Un second a annoncé trois mois. Moralité, Sam Vergne a reçu une première injection de Pzifer à l’Ehpad. Il pensait qu’une seule piqûre suffirait vu qu’il avait été déjà malade. Que nenni. Une seconde lui a été administrée ce jeudi 22 avril.

Pensant que les sorties étaient autorisées, le policier retraité s’en est donc allé déjeuner chez cet autre fils installé dans le Toulois… Et patatras, la nouvelle est tombée, alourdie, ce lundi, par l’annonce du décès d’un beau-frère. « Il ne pourra pas aller à l’enterrement », déplore le fils niçois qui craint aujourd’hui de voir son paternel sombrer. « C’est un homme de contact. Pour lui, c’est la punition. » Contacté, l’intéressé dit effectivement « ne rien comprendre » et affirme cash : « je suis catastrophé. Je ne sais pas si les gens peuvent se mettre à ma place. »

Joint ce lundi, le directeur de l’Ehpad, Hervé Pierrot, se veut rassurant. Le confinement de ce résident « très actif » sera levé mercredi soir. Soit à l’issue de la semaine réglementaire qui assure l’efficacité du vaccin. Le responsable est également formel : il pourra assister aux funérailles de son beau-frère. Pour cela, Sam Vergne devra se conformer à un test antigénique et portera un masque FFP2 le jour J. A son retour à l’Ehpad, point de mise à l’écart : le nonagénaire retrouvera sa liberté comme avant. Pour l’heure, si les contacts restent prohibés avec les autres pensionnaires, le retraité peut s’aérer sur un balcon. Et si l’ancien policier a prévu d’avancer dans l’écriture de ses mémoires, il doit surtout s’armer de patience.

Source EST REPUBLICAIN.

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