Coronavirus : appel des oncologues à vacciner en priorité les malades du cancer…

Les malades du cancers « sont exposés à un risque majeur de complications graves » en cas de contamination au coronavirus.

Le président d’Unicancer appelle ce mercredi à ce que les patients soient vaccinés en priorité.

Les oncologues appellent les autorités à vacciner en priorité les malades du cancer, "exposés à des complications graves" en cas de contamination au coronavirus

 

Invité de franceinfo ce mercredi matin, le professeur Jean-Yves Blay, président d’Unicancer, appelle à ce que les malades du cancer soient vaccinés en priorité. En cas de contamination au Covid-19, les patients « sont exposés à un risque majeur de complications graves » explique-t-il.

Selon le président de cette organisation qui fédère 18 centres de lutte contre le cancer, plusieurs études montrent les dangers du coronavirus s’il contamine des personnes atteintes de cancer. « Ça s’observe pour les patients qui sont en court traitement, mais ça s’observe également pour des patients qui ont des traitements au long cours » déclare Jean-Yves Blay.

Le professeur pointe également les effets néfastes des confinements qui ont pu perturber le bon déroulement des traitement des malades, voire le diagnostic des cancers. « L’épidémie a entraîné des modifications des prises en charge du fait de délais d’accès pour un certain nombre de patients et ça c’est également un problème » poursuit le président d’Unicancer.

Il critique également les études randomisées réalisées pour autoriser les vaccins anti Covid-19 qui n’ont pas « inclus de patients atteints de cancer, car on considérait qu’ils étaient immunodéprimées« . Une lacune qui rend compliquée l’analyse des performances du vaccin chez les malades du cancer. Ce qui peut faire craindre des effets secondaires importants chez ces patients.  

Deux catégories de malades du cancer

Néanmoins Jean-Yves Blay distingue deux catégories de patients. Ceux qui ont reçu ou sont actuellement traitées par voie orale avec des médicament qui ne suppriment pas l’immunité. « Dans ce cas-là, il n’y a aucune raison de penser que la réponse immunitaire a un vaccin va être différente chez ces patients de ce qu’elle est dans une population qui n’a pas été atteinte d’un cancer ou qui n’est pas traitée ».

En revanche, le professeur appelle à la plus grande vigilance pour les patients qui reçoivent des chimiothérapies ou des immunothérapies. « Très clairement, il faut suivre ces patients, mais ce sont également des patients qui sont à haut risque. Ils sont d’autant plus légitimes pour bénéficier de ces types de vaccin et doivent donc faire l’objet d’un suivi tout à fait particulier« , ajoutant qu’il n’y a pas non plus « de raisons de penser que la vaccination puisse être particulièrement associée à des effets secondaires ».

Le président d’Unicancer appelle donc à vacciner en priorité les malades du cancer, « quel que soit leur âge » précisant que les « études n’ont pas montré que l’âge était un facteur suffisant pour distinguer des patients particulièrement à haut risque« . Il attire également l’attention sur les proches des patients, qui devront également pouvoir bénéficier d’une priorisation dans la campagne de vaccination.

Le professeur Jean-Yves Blay estime que le calendrier déployé par les autorités sanitaires ne prends pas suffisamment en compte ces particularité. Selon la Haute autorité de santé, les malades du cancer sont catalogués dans la troisième phase de déploiement du vaccin et devraient pouvoir le recevoir à partir du printemps 2021.

Source FRANCE BLEU.

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